Lisbonne de plus en plus délaissée par les nomades numériques

Si elle trouve encore grâce à leurs yeux, Lisbonne n’est plus la destination privilégiée des télétravailleurs étrangers, les nomades numériques (digital nomads). Un chiffre, du moins, témoigne de sa perte d’attractivité : “3 600 de ces travailleurs à distance sont arrivés dans la capitale portugaise le mois dernier [juillet], bien en deçà du pic de 20 800 atteint en octobre 2021”, rapporte Sapo 24, qui cite une estimation de la plateforme Nomad List.

Une désaffection confirmée auprès du site d’info par Gonçalo Hall. Le président de DNA Portugal, l’association des nomades numériques du pays, souligne la croissance exponentielle des prix des logements et du tourisme comme principale raison :

“Les nomades utilisent des maisons de vacances et la plateforme Airbnb, qui, avec le boom du tourisme, sont simplement devenues trop chères. L’impact est tel que je ne sais pas s’il y a encore une basse saison.”

Finis les avantages fiscaux

D’autres raisons sont avancées dans l’article de Sapo 24 : le coût de la vie, qui a également augmenté et la fin, en décembre dernier, du régime fiscal des résidents non habituels (RNH), lancé en 2009 et qui permettait à certains travailleurs étrangers à fort pouvoir d’achat, comme les nomades numériques, de bénéficier d’un taux d’imposition de 20 %. Le nouveau gouvernement de Luís Montenegro (centre droit), arrivé au pouvoir en mars, envisage de rétablir ce programme. Une démarche soutenue par Gonçalo Hall. “La fin du statut RNH a constitué un grand pas en arrière en ce qui concerne la possibilité d’attirer ces personnes, mais aussi de les garder ici plus longtemps”, explique-t-il.

“Ce changement a non seulement affecté l’attractivité du Portugal pour les nouveaux nomades, mais il a également rendu difficile pour ceux qui étaient déjà dans le pays de rester à long terme.”

Des prix bien plus élevés qu’à Madrid

D’autant plus, ajoute-t-il, que les impôts au Portugal sont plus élevés que d’autres pays. “Notre pays a perdu de sa crédibilité. Beaucoup de gens l’ont abandonné et sont partis en Espagne et à Dubaï”, conclut-il. D’autres destinations tirent leur épingle du jeu, comme la Thaïlande, l’Indonésie (en particulier Bali), la Croatie et, plus récemment, l’Albanie. En Amérique du Sud, des villes comme Buenos Aires et Rio de Janeiro font également de gros efforts pour attirer ces personnes.

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