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Dublin réclame une accélération des discussions sur le Brexit

Les discussions sur le Brexit doivent s'intensifier cet été, en particulier sur la question de la frontière irlandaise, ou la Grande-Bretagne court le risque de ne pas pouvoir sortir en douceur de l'UE, a déclaré jeudi le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney. /Photo d'archives/REUTERS/Toby Melville

DUBLIN (Reuters) - Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a averti Londres jeudi qu'il restait peu de temps pour parvenir à un accord sur une sortie "douce" du Royaume-Uni de l'Union européenne et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a souligné que l'UE se tenait au côté de Dublin.

Le négociateur européen Michel Barnier a fait état mardi d'un désaccord persistant entre Londres et Bruxelles sur la question de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord après le Brexit, censé intervenir fin mars 2019.

Après le Brexit, cette frontière sera la seule frontière terrestre entre le Royaume-Uni et l'UE.

Pour Michel Barnier, l'arrangement douanier proposé début juin par Londres pour éviter le rétablissement d'une "frontière dure" entre l'Irlande et l'Irlande du Nord apporte "plus de questions que de réponses".

"Je vais être franc: il ne nous reste pas beaucoup de temps pour conclure un accord et le rendre opérationnel au moment où le Royaume-Uni quittera l'Union européenne", a déclaré Leo Varadkar lors d'une conférence de presse jeudi à Dublin avec Jean-Claude Juncker et Michel Barnier.

"Lors de notre réunion, nous sommes tombés d'accord pour dire qu'il y a maintenant un besoin urgent d'intensifier nos efforts si nous voulons y arriver", a-t-il ajouté.

Le ministre irlandais des Affaires étrangères, Simon Coveney, a également souligné la nécessité d'intensifier cet été les discussions sur le Brexit, en particulier sur la question de la frontière irlandaise.

"Nous avions réclamé et espéré des progrès importants en juin. Le gouvernement britannique en a été incapable, c'est frustrant pour tout le monde et dans tous les cas, les négociations doivent s'intensifier, en particulier sur la clause irlandaise de sauvegarde dans l'accord de retrait", a-t-il dit à la radiotélévision irlandaise RTE.

"Mais soyons très clair, il n'y aura pas d'accord de retrait, pas d'accord de transition et pas de Brexit contrôlé si le gouvernement britannique ne respecte pas des engagements clairs (...) envers l'Irlande et l'ensemble de l'UE", a-t-il ajouté.

Pour Jean-Claude Juncker, Dublin peut compter sur le soutien indéfectible de l'Union.

"Nous tenons à le dire et à le redire: l'Irlande n'est pas seule, elle est soutenue par 26 Etats membres et par la Commission et cela ne changera pas", a dit Juncker devant les deux chambres du Parlement irlandais.

(Conor Humphries; Bertrand Boucey et Guy Kerivel pour le service français)