L'Iran continuera de vendre son pétrole, assure Rohani

L'Iran exportera son pétrole et ne tiendra pas compte des sanctions rétablies par les Etats-Unis, a déclaré le président iranien, Hassan Rohani (photo). /Photo prise le 26 september 2018/REUTERS/Brendan Mcdermid

DUBAÏ (Reuters) - L'Iran exportera son pétrole et ne tiendra pas compte des sanctions rétablies par les Etats-Unis, a déclaré le président iranien, Hassan Rohani, dans un discours retransmis en direct lundi par la télévision publique iranienne.

"Les Américains voulaient réduire à néant les ventes de pétrole iranien(...). Mais nous continuerons de vendre notre pétrole", a dit le président dans son allocution.

L'Iran est en contact permanent avec les autres signataires de l'Accord de Vienne (juillet 2015) sur son programme nucléaire, a déclaré lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Bahram Qasemi.

"Nous sommes en contact régulier avec les autres signataires de l'accord sur le nucléaire(...). Mettre en place un mécanisme qui permette de continuer à commercer avec l'Union européenne prendra du temps", a-t-il dit lors d'un point de presse hebdomadaire.

Les Etats-Unis ont rétabli lundi de nouvelles sanctions contre les secteurs pétrolier et bancaire de Téhéran, afin de contraindre l'Iran à engager des négociations sur l'arrêt de ses programmes d'énergie nucléaire et de missiles balistiques, et à cesser son soutien aux chiites dans les conflits régionaux du Moyen-Orient.

La majeure partie des sanctions internationales contre l'Iran, troisième exportateur mondial de pétrole, ont été levées au début de 2016 dans le cadre de l'Accord de Vienne, par lequel l'Iran avait accepté de revoir à la baisse son programme d'enrichissement d'uranium, considéré par beaucoup comme destiné à doter l'Iran de l'arme atomique.

Mais Donald Trump estime que l'accord de 2015, conclu sous la présidence du démocrate Barack Obama, est biaisé en faveur de l'Iran; ainsi a-t-il décidé en mai de retirer les Etats-Unis de l'accord, annonçant par là même le rétablissement par phases de sanctions américaines.

Les autres signataires, l'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie et la Chine, ont souhaité rester parties prenantes.

Lundi matin, Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques, a souligné sur franceinfo que l'Union européenne n'approuvait pas la décision américaine de rétablir des sanctions, pétrolières et bancaires, contre l'Iran.

(Maher Chmaytelli; Eric Faye pour le service français)