Publicité

L'Iran interdit la messagerie Telegram aux organes de l'Etat

L'Iran a interdit mercredi aux organes de l'Etat d'utiliser l'application de messagerie Telegram et le bureau du guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a annoncé que son compte serait fermé afin de préserver la sécurité nationale. /Photo prise le 13 avril 2018/REUTERS/Ilya Naymushin

LONDRES (Reuters) - L'Iran a interdit mercredi aux organes de l'Etat d'utiliser l'application de messagerie Telegram et le bureau du guide suprême de la Révolution islamique, l'ayatollah Ali Khamenei, a annoncé que son compte serait fermé afin de préserver la sécurité nationale, rapporte sans plus de détail l'agence de presse Isna.

L'agence de tutelle des télécommunications de Russie, pays allié de l'Iran dans la guerre en Syrie, avait annoncé quelques jours plus tôt avoir commencé à bloquer Telegram, qui a refusé à plusieurs reprises de communiquer des messages aux Services de sécurité intérieure (FSB).

L'ayatollah Ali Khamenei a arrêté mercredi d'utiliser Telegram "en accord avec la protection des intérêts nationaux et pour mettre fin au monopole de l'application de messagerie", ont annoncé les médias officiels.

Khamenei est très présent sur les réseaux sociaux, y compris sur Twitter et Facebook dont l'accès est bloqué en Iran. Son bureau publie régulièrement des photos et ses discours.

L'application Telegram, qui aurait environ 40 millions d'utilisateurs dans la République islamique, est très prisée des médias officiels, des entreprises et des politiciens iraniens.

Un membre des services judiciaires a annoncé cette semaine que les services de messagerie étrangers comme Telegram, créé par un entrepreneur russe et classé neuvième application de messagerie mobile au monde, pourraient seulement opérer en Iran avec la permission du gouvernement et à condition de conserver les données des utilisateurs à l'intérieur du pays.

En janvier, l'Iran a temporairement restreint l'accès à certains réseaux et a bloqué des applications de messagerie afin de contrôler un mouvement de protestation qui visait au départ à dénoncer la hausse du coût de la vie et qui a dégénéré en mouvement de contestation des autorités de la République islamique.

De nombreux Iraniens ont tout de même continué à accéder et à utiliser l'application Telegram, en recourant notamment à des réseaux privés virtuels (VTN).

(Bozorgmehr Sharafedin, Jean Terzian pour le service français)