Publicité

L'Iran expose un missile, Rohani taxe Washington d'agression

ANKARA (Reuters) - Scandant "Mort à l'Amérique!", des centaines de milliers d'Iraniens se sont rassemblés dimanche à travers le pays, à l'occasion du 39e anniversaire de la Révolution islamique de 1979.

Le président Hassan Rohani, qualifiant les Américains et les Israéliens d'agresseurs, a déclaré à la foule massée sur la place Azadi (Liberté) à Téhéran que la politique régionale de l'Iran l'avait emporté.

"Ils (Américains et Israéliens) voulaient créer des tensions dans la région(...). Ils voulaient diviser l'Irak, la Syrie(...). Ils voulaient semer le chaos à long terme au Liban mais, grâce à notre aide, leur politique a échoué", a lancé le président à la foule, qui agitait des drapeaux.

L'Iran soutient le régime de Bachar al Assad dans le conflit syrien, mais aussi les milices chiites d'Irak, les rebelles houthis au Yémen et le Hezbollah au Liban.

Le président américain, Donald Trump, s'est engagé à oeuvrer de concert avec Israël et l'Arabie saoudite pour freiner ce qu'il considère comme les efforts de Téhéran pour étendre son influence dans toute la région.

La télévision nationale iranienne a montré des images de manifestants scandant "Mort à l'Amérique!" et "Mort à Israël!". Dans plusieurs villes, des effigies de Donald Trump ainsi que des drapeaux américains et israéliens ont été brûlés, a rapporté la télévision.

UN MISSILE EXPOSÉ À TÉHÉRAN

Signe de défiance envers l'Occident qui presse Téhéran de limiter son programme balistique, l'armée a exposé dimanche au public son missile balistique Ghadr, d'une portée de 2.000 km, dans la rue de Vali-ye Asr, au coeur de la capitale.

l'Iran a affirmé à maintes reprises que le programme balistique iranien était purement défensif et n'était pas négociable, contrairement à ce qu'exigent les Etats-Unis et les Européens.

A en croire la télévision iranienne, des "dizaines de millions de personnes" se sont rassemblées dimanche pour soutenir la révolution, à travers ce pays de 81 millions d'habitants, qui a connu à la fin décembre sa crise intérieure la plus difficile en près de dix ans.

Pendant plus d'une semaine, des milliers de jeunes Iraniens des classes laborieuses, en colère contre la corruption dans les milieux officiels, contre le chômage et le creusement des inégalités, ont organisé des manifestations anti-gouvernementales qui ont touché 80 villes. Les Gardiens de la Révolution sont intervenus pour mettre un terme à l'agitation. Selon les autorités, 25 personnes ont péri dans ces troubles et plus de 3.000 ont été arrêtées. La plupart ont été relâchées depuis lors mais 300 sont toujours derrière les barreaux, dit le ministère de l'Intérieur.

"L'Amérique voulait s'ingérer dans nos affaires intérieures. Mais elle a échoué, en raison de la sensibilisation et de l'unité de notre nation", a dit Hassan Rohani, en écho aux accusations officielles selon lesquelles les manifestants étaient le fruit d'une ingérence étrangère.

(Parisa Hafezi Eric Faye pour le service français)