L'Iran libre de développer ses capacités militaires, dit l'armée

LONDRES (Reuters) - L'Iran n'a pas à obtenir d'autorisation pour développer ses capacités militaires et ne cédera pas aux exigences des Etats-Unis, a affirmé mercredi le chef d'état-major des forces armées iraniennes.

Le corps des gardiens de la Révolution a de son côté promis aux Etats-Unis "un sort similaire à celui du (président irakien) Saddam Hussein", vaincu lors de la guerre Iran-Irak (1980-88), s'ils venaient à attaquer la République islamique.

Le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo a dit lundi que les Etats-Unis appliqueraient à l'Iran "les sanctions les plus dures de l'Histoire", faute d'une limitation de son programme balistique et de ses ingérences dans les conflits régionaux.

Donald Trump avait dénoncé deux semaines plus tôt l'accord sur le programme nucléaire iranien qui a permis la levée de la majeure partie des sanctions internationales.

"Les forces iraniennes sont maintenant mieux préparées que jamais, grâce à Dieu, et n'attendront la permission ni l'approbation d'aucune puissance pour développer leurs capacités de défense", a déclaré le chef d'état-major de l'armée iranienne, le général Mohammad Bagheri, cité par l'agence de presse Irna.

Jugeant les dirigeants américains "déloyaux, cruels, criminels, isolés, furieux, corrompus et à la solde du régime sioniste", le général Bagheri a déclaré qu'ils n'avaient pas le courage de se lancer dans une confrontation armée avec l'Iran.

Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, le secrétaire d'Etat Pompeo n'a fait que "répéter plus fort et de façon plus indécente" des mensonges éculés.

"Pompeo et d'autres responsables américains sont prisonniers de vieilles illusions (...) Ils sont les otages de groupes de pression corrompus", a estimé Mohammad Javad Zarif, dans un entretien accordé à la télévision publique.

Pour le Guide suprême de la Révolution, l'ayatollah Ali Khamenei, la dénonciation de l'accord par les Etats-Unis constitue la preuve que l'on ne peut pas traiter avec eux.

"Le président actuel aura le même destin que ces prédécesseurs, Bush et les néo-conservateurs et Reagan et disparaîtront de l'Histoire", a-t-il déclaré.

(Bozorgmehr Sharafedin, Jean-Philippe Lefief pour le service français, édité par Jean-Stéphane Brosse)