L'intestin : clé de notre santé mentale?

Dépression, schizophrénie, Parkinson, Alzheimer… De nombreux chercheurs examinent les origines intestinales de ces dérèglements neuronaux, souvent incurables. Les jeunes enfants atteints de troubles autistiques sont les premiers à tester des traitements encore empiriques. Et à adopter un régime 
sans lait et sans gluten pour constater une amélioration spectaculaire dans certains cas. Nous avons interviewé des parents et des scientifiques. Et si c’était une des pistes pour réduire les symptômes et peut-être soigner d’autres maladies cérébrales ?

Si l’on observe les statistiques, l’autisme serait une pathologie galopante. Gabriel Perlemuter, chef du service d’hépato-gastro-entérologie et nutrition à l’hôpital Antoine-Béclère à Clamart, professeur des universités, rappelle les chiffres : « En 1996, 4,5 enfants sur 10 000 étaient diagnostiqués autistes. En 2016, c’est 147 sur 10 000. Mais il n’y a pas d’autisme en Afrique. » Pour lui, les facteurs sont environnementaux et bactériens. Dans son livre (rédigé avec Anne-Marie Cassard, chercheur à l’Inserm) « Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien. Le bonheur est dans l’intestin », il démontre l’importance de ces micro-organismes intestinaux pour court-circuiter les risques d’innombrables maladies, du cancer à la dépression. Vraiment ?

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Le ventre est notre second cerveau

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Dans les laboratoires de recherche, les souriceaux nouveau-nés ont donné des réponses troublantes quant au rôle des bactéries sur le développement et le fonctionnement des organes. Par exemple, soumis à un stress (séparation d’avec la mère), puis gavé d’une bactérie spécifique, Lactobacillus fermentum, le bébé rat a montré une amélioration des altérations des fonctions digestives et cérébrales induites par ce stress, c’est-à-dire que, contrairement à ses camarades placebos, sa barrière épithéliale intestinale est restée intacte et ses fonctions d’apprentissage ont été améliorées. Logiquement, il aurait dû se retrouver chamboulé par cet arrachement à sa mère, avec des fonctions cognitives et digestives diminuées. Grâce à cet apport dans son minuscule intestin, il a pu compenser le trauma.

Parkinson pourrait se développer à la manière de la maladie du prion

Le directeur de recherche de l’Inserm de l’unité TENS de Nantes, Michel Neunlist,(...)


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