"Pour l'instant, je reste": ces Français n'entendent pas quitter le Liban malgré l'appel du quai d'Orsay

Le ministère des Affaires étrangères a appelé ce dimanche 4 août les ressortissants français à quitter le Liban "dès que possible". Mais une partie d'entre eux estiment qu'il n'est pas encore temps d'évacuer le pays.

Malgré l'incertitude et les craintes d'un conflit généralisé entre Israël et le Hezbollah, ils ont décidé pour le moment de ne pas quitter le Liban. Alors que Paris a appelé dimanche les ressortissants français, "en particulier ceux de passage", à quitter le Liban "dès que possible", certains d'entre eux, qu'ils soient touristes ou installés au pays du Cèdre, ont expliqué à BFMTV qu'un départ n'était pas encore pour eux à l'ordre du jour.

Tout en restant informée de la situation, Juliette Samman, qui vit depuis quatre ans à Beyrouth, la capitale libanaise, explique ainsi "attendre de voir". "Dans le milieu dans lequel j'évolue, on arrive quand même à avoir une vie quotidienne qui est normale", raconte-t-elle.

Elle pourrait toutefois revoir sa position en cas de déclenchement d'une "extrême violence (...) qui nous affecte sur l'ensemble du territoire" ou de "consigne de la part du consulat d'évacuer".

Pour l'heure, le consulat général de France à Beyrouth renvoie simplement aux dernières consignes du quai d'Orsay qui appelle également les ressortissants français présents au Liban "à la plus grande vigilance". Environ 23.000 Français vivent dans le pays et, à la fin du mois de juillet, il y avait environ 10.000 Français de passage, selon une source diplomatique à l'AFP.

Touriste français ayant l'habitude de passer ses vacances au Liban chaque année, Laurent Sabouret affirme de son côté à BFMTV "attendre de voir comment les choses évoluent" et dit ne pas être "encore très inquiet".

"Pour l'instant, je reste", fait-il savoir" tout en précisant qu'il "fait attention": "Il y a des zones où j'ai l'habitude d'aller où je ne vais pas. Je passe plus de temps dans les montagnes qu'à Beyrouth. Normalement je passe plutôt du temps à Beyrouth."

Laurent Sabouret pourrait cependant changer d'avis en cas de "frappes importantes sur les infastructures", qui viseraient notamment l'aéroport de Beyrouth comme cela avait été le cas en 2006, lors de la dernière guerre entre le Hezbollah et Israël.

De nombreuses compagnies aériennes ont déjà suspendu leurs dessertes de Beyrouth. Samedi, Air France et Transavia ont décidé de prolonger la suspension de leurs vols vers la capitale libanaise jusqu'à mardi inclus au moins "en raison de la situation sécuritaire" après la mort coup sur coup la semaine dernière d'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas, et de Fouad Chokr, le chef militaire du Hezbollah. Il reste en revanche toujours possible de rentrer en France en faisant escale par d'autres pays.

Article original publié sur BFMTV.com