L'inflation en zone euro mollit à cause de l'énergie

L'inflation dans la zone euro a légèrement baissé en juin avec la contraction des prix de l'énergie et une hausse modérée des prix alimentaires, selon la première estimation publiée mardi par l'institut européen de la statistique. /Photo d'archives/REUTERS/Yves Herman

BRUXELLES (Reuters) - L'inflation dans la zone euro a légèrement baissé en juin avec la contraction des prix de l'énergie et une hausse modérée des prix alimentaires, selon la première estimation publiée mardi par l'institut européen de la statistique.

Les prix à la consommation dans les 19 pays partageant la monnaie européenne ont progressé de 0,2% sur un an en juin après 0,3% en mai.

Cette évolution, conforme aux attentes des économistes, montre que la hausse des prix dans l'union monétaire reste très éloignée de l'objectif défini par la Banque centrale européenne (BCE) d'une inflation juste en dessous de 2%.

Hors prix de l'énergie, inférieurs de 5,1% à ce qu'ils étaient un an plus tôt, l'inflation a été de 0,9%.

En excluant également les produits alimentaires non transformés, ce qui aboutit à l'inflation de base telle que la définit la BCE, les prix ont progressé de 0,8% en juin après 0,9% en mai.

Ces chiffres, publiés au lendemain de ceux de l'inflation en Allemagne, quasiment revenue à zéro en juin montrent les limites actuelles du programme de rachat massif de dette du secteur public lancé par la BCE, notamment dans le but de relancer l'inflation.

L'inflation en zone euro est désormais sous 0,5% sur un an, ce qui montre que la BCE a beaucoup à faire pour atteindre son objectif à moyen terme, note Jennifer McKeown, économiste chez Capital Economics.

Le taux de chômage, inchangé en mai à 11,1%, suggère en outre qu'un décollage des salaires est peu probable, ajoute-t-elle.

Teunis Brosens, économiste chez ING, souligne lui aussi la faiblesse des pressions inflationnistes mais relève que les prix des biens industriels ont progressé de 0,4%, soit deux fois plus qu'en mai, et y voit un signe de l'impact du repli de l'euro qui rend les produits importés plus chers.

(Philip Blenkinsop; Patrick Vignal pour le service français)