L'Inde tente la réintroduction du guépard depuis longtemps éteint sur son territoire, mais est-ce une bonne idée ?

L’Inde a introduit en 2022 des guépards africains dans un de ses parcs nationaux avec l’espoir de remplacer l’espèce asiatique, complètement éteinte. Deux ans après, les félins ne s’y sont pas toujours pas acclimatés, déplorent les experts de la conservation. Le guépard est-il encore à sa place dans cette péninsule densément peuplée?

Le Project Cheetah a introduit et relâché 8 guépards africains en provenance de Namibie en septembre 2022 dans un parc du nord de l’Inde, le parc national de Kuno, à quelques 320 km au sud de la capitale, New Delhi. Puis l’année suivante, ce sont 13 individus qui ont été amenés d’Afrique du sud. Un peu moins de deux ans après le début de l’opération de "réintroduction", les critiques de spécialistes de la conservation se sont multipliées.

Un calendrier erratique de réintroduction, de la négligence

"Depuis que les guépards sont arrivés en 2022, il y a eu des morts, des naissances, ils ont été relâchés, puis ont été recapturés, il y a eu une confusion totale, des changements de discours, des contradictions". L’Indien Ravi Chellam, biologiste spécialiste de la faune et de la conservation dressait en juin 2024 un bilan négatif et quelque peu agacé de l’opération de réintroduction de guépards en Inde lors d’une table ronde organisée par l’ONG Leadership for Conservation in Africa.

Ses propos étaient relayés par la presse de son pays et notre confrère Courrier international. Il dénonce un projet de conservation coûteux et mal planifié.

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La réintroduction d’espèces venant d’autres continents est toujours très délicate à mener. Sur la vingtaine qui constitue le groupe de départ, deux individus seulement sur la vingtaine ont effectivement été relâchés dans la nature.

Six autres ont connu des destinées tragiques. Certains sont morts d’infections, d’insuffisance rénale, de chaleur, d’autres à la suite d’accouplement fatal. Constat plus affolant, certains ont développé des myiases, des infestations d’asticots "qui n’ont pu se développer en une seule nuit" ont confié des spécialistes de la faune sauvage interrogés par le magazine indien Down To Earth qui suit cette réintroduction de très près.

Difficile de passer à côté des signes d’inconfort, d’irritation et de douleur qu’ont dû manifeste[...]

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