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La Libye, réservoir jihadiste à débordements

La porosité des frontières de la Tunisie laisse le champ libre aux terroristes, dont certains sont récupérés par l’Etat islamique.

Après les menaces, la revendication. L’Etat islamique (EI) avait diffusé ces derniers mois plusieurs vidéos et messages audio incitant les Tunisiens à lancer des attaques sur leur sol ; il a annoncé jeudi après-midi dans un communiqué être responsable du carnage au musée Bardo de Tunis. Cette revendication reste à confirmer. Juste avant sa diffusion, le Premier ministre, Habib Essid, avait fait savoir que l’appartenance ou non des deux assaillants à un groupe jihadiste n’était pas établie. Si elle se vérifiait, il s’agirait de la première attaque de l’EI en Tunisie.

L’organisation n’y possède pas de filiale, à l’inverse de deux pays voisins, l’Algérie et la Libye. Hormis en Syrie et en Irak, où il a créé son califat, l’EI s’y est installé grâce à l’allégeance de groupes déjà existants. En Algérie, c’est le groupuscule Jund al-Khalifa qui s’était rallié. Essentiellement composé d’anciens d’Al-Qaeda au Maghreb islamique (Aqmi), il avait revendiqué l’assassinat du Français Hervé Gourdel en septembre. Son chef, Abdelmalek Gouri, a été tué lors d’une opération de l’armée algérienne en Kabylie à la fin décembre.

L’EI dispose d’une assise beaucoup plus solide, et surtout visible, en Libye. Son implantation s’est faite en grande partie via les défections de jihadistes d’Ansar al-Charia, un groupe salafiste créé à la mi-2012 par d’anciens rebelles libyens. L’EI s’est d’abord installé à Derna (dans l’est), bastion historique du jihad, avant de s’étendre à Syrte, la ville côtière où a été capturé et tué Muammar al-Kadhafi en octobre 2011. Une coalition de milices a lancé une offensive armée il y a quelques jours pour l’en déloger.

Cerveau. Bien plus qu’en Algérie, l’EI a réussi à attirer des combattants étrangers en Libye en profitant du chaos d’un pays sans pouvoir central et où s’affrontent les brigades d’ex-rebelles. Parmi ces recrues, figurent en (...)

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