Libye: «J'ai appliqué les lois de l'époque»

Baghdadi al-Mahmoudi à gauche, au cours d'une séance du procès des anciens cadre du régime de Kadhafi, en avril 2014. Procès au long cours achevé en juillet 2015.

«Libération» a rencontré l'ancien Premier ministre de Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi, condamné à mort et détenu dans des conditions opaques à Tripoli.

«Soyez souriants, merci», peut-on lire sur la porte du bureau du directeur de la prison Hadhba, à Tripoli. A l’intérieur de la pièce, les deux hommes présents ont le sourire, mais différemment : l’un est bonhomme, l’autre plus timide. C’est ce dernier qui retient avant tout l’attention car il émane du dernier Premier ministre de ­Kadhafi, Baghdadi al-Mahmoudi. Mains jointes dissimulées entre ses jambes, il est sagement assis sur un canapé en cuir vert bien qu’il se sait, depuis le 28 juillet, ­condamné à mort par peloton d’exécution avec huit autres dignitaires de l’ancien régime.

Malingre – le septuagénaire est atteint d’un cancer –, les cheveux et le visage rasés, Baghdadi al-Mahmoudi, vêtu de l’uniforme bleu des prisonniers, offre l’image d’une victime d’une procédure bâclée. D’ailleurs, il conteste la sentence : «Je ne me sens pas coupable, affirme-t-il d’une voix claire mais lente, ­tantôt en arabe, tantôt en anglais. Je ne suis pas un militaire. J’ai appliqué les lois de l’époque.»

«Aliments contaminés»

Une époque où il étalait l’image de sa splendeur. L’apparatchik, médecin de formation, cachait son embonpoint dans un costume-cravate et sa moustache était soigneusement taillée. Il déclarait, au début de la révolution, que «la Libye a le droit de prendre toutes les mesures pour préserver son unité». Pour les juges qui l’ont condamné, «toutes les mesures» ont été traduites, entre autres, par «incitation au meurtre et au viol» et, ironiquement, ­«atteinte à l’unité nationale».

Sur le canapé, les deux Baghdadi al-Mahmoudi, le malade agonisant et l’homme d’Etat, répondent tour à tour aux questions. Sur ses conditions de détention, c’est le timide Al-Mahmoudi qui prend la parole : «Je suis bien traité. Je suis en contact régulier avec ma famille et mes avocats. Je peux même lire les journaux maintenant.» S’ensuit la (...)

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