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La Libye se déchire sur les petites coupures

Le 24 avril 2016, un homme comptabilise les dinars libyens dans un bureau de change à Tripoli.

Deux banques centrales parallèles ont fait imprimer leurs propres billets pour lutter contre la crise de liquidités. Une politique financière à hauts risques pour un pays à l'économie sinistrée.

Deux avions bourrés de billets de banque neufs ont atterri en Libye ces jours-ci. L’un s’est posé à Tripoli le 1er juin, en provenance de Londres, rempli de dinars imprimés par le fabricant britannique De La Rue. L’autre est arrivé à Al-Beïda, dans l’est du pays, avec du papier-monnaie tout frais tiré par l’entreprise publique russe Goznak. Les cargaisons ont été commandées par deux institutions concurrentes. Jusque dans le domaine des finances, la Libye voit double.

Une banque à Tripoli, une autre à Al-Beïda

Le pays, déchiré entre deux instances gouvernementales et deux «armées nationales», a également connu une scission de sa banque centrale. Alors que le siège, à Tripoli, abrite encore la majeure partie de l’administration et surtout les réserves d’argent du pays, sa filiale d’Al-Beïda est devenue autonome, poussée par la Chambre des représentants repliée à Tobrouk depuis 2014. Celle-ci, reconnue à l’époque par la communauté internationale, avait nommé un nouveau gouverneur à la tête de l’institution financière : Ali Salim al-Hibri. Mais son prédécesseur, Sadiq al-Kabir, s’est accroché à son poste, et a continué à diriger la banque centrale à Tripoli. Al-Hibri a alors installé «sa» banque centrale parallèle à Al-Beïda : il a été désigné, en 2015, comme l’unique interlocuteur du Fonds monétaire international.

En 2016, retournement de situation : un nouveau gouvernement d’union nationale, dirigé par Fayez el-Serraj, débarque à Tripoli. L’Occident espère que le temps de la réconciliation est venu. C’est la première des missions de Faïez el-Serraj. Mais le Premier ministre, contesté, peine pour l’instant à imposer son autorité sur l’ensemble du territoire, notamment dans l’Est, où la Chambre des représentants n’a toujours pas voté sa reconnaissance. Si la Banque centrale de (...)

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