Pour la Libye, le chemin de la paix passe par Berlin
Un énième sommet pour un énième accord intenable? C'est ce que veut éviter l'Allemagne, qui accueille ce dimanche à Berlin une conférence de l'ONU pour freiner l'escalade militaire en Libye. Depuis avril 2019, le pays connaît une nouvelle poussée de fièvre avec l'offensive de Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est, sur la région de Tripoli, tenue par le gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez El Sarraj. Les combats ont fait plus de 2.000 morts. La diplomatie allemande va tenter d'obtenir un cessez-le-feu, de poser les bases pour relancer le dialogue interlibyen et mettre fin aux ingérences étrangères.
Le premier point paraît le plus réalisable. Pour autant, une trêve durable ne signifiera pas la fin des ambitions du maréchal Haftar, en position de force depuis la prise de Syrte il y a quinze jours. Ces dernières heures, il a continué à pousser ses pions en bloquant les terminaux pétroliers à l'est pour priver Tripoli des revenus de l'or noir. Pas idéal pour engager une réconciliation.
Peu d'illusions
Le plus ardu reste la question des interventions étrangères. Depuis des années, les deux camps bénéficient de l'appui de parrains, Egypte, Emirats arabes unis pour Haftar, Qatar et Turquie pour Sarraj. Ces derniers mois, cette internationalisation s'est accélérée avec l'incursion de Moscou - des mercenaires russes assistent les troupes de Haftar. La Turquie a elle envoyé instructeurs militaires et combattants syriens.
Tous ces acteurs - Qatar mis à p...