Libye: un an après la catastrophe de Derna, une tragédie entourée de controverses

Il y a un an, dans la nuit du 10 au 11 septembre, de violentes inondations suivies de la rupture de deux barrages ont dévasté la ville de Derna située à l'est de la Libye. Ainsi, des milliers d'habitants de la ville ont à jamais disparu. Il y a eu plus de 40 000 déplacés selon l'ONU. Des milliers de maisons ont été détruites ou endommagées. L'ampleur des destructions et du bilan humain est toujours indéterminé. La catastrophe de Derna a révélé la vétusté des infrastructures et l'étendue de la corruption dans un pays pourtant riche en pétrole. Retour sur cette catastrophe.

Un an après la catastrophe, l'enquête judiciaire piétine. Le budget alloué à l'entretien de deux barrages dominant la ville a été détourné, mais le procureur général libyen, en établissant la chaîne de responsabilité, n'est jamais remonté plus haut que le maire de Derna. Douze fonctionnaires travaillant à la mairie de la ville, à la structure de gestion de l'eau et des barrages ou à la banque centrale ont été jugés et écopent depuis janvier dernier de peines de prison allant de 9 à 27 ans.

Quant au nombre de victimes, il suscite toujours la controverse. Aucun bilan officiel n’a été établi. Les autorités de l'est libyen ont voulu minimiser les chiffres. Près de 5 000 corps ont été identifiés et enterrés, 10 000 personnes manquent toujours à l'appel. Leurs proches ont déposé leur ADN pour la recherche. Un nombre inconnu de migrants ou de réfugiés politiques figurent également parmi les victimes. Selon les estimations des experts libyens, le bilan pourrait en fait se situer entre 14 000 et 24 000 morts.


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