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Libye: Accord de cessez-le-feu entre les belligérants

LIBYE: ACCORD DE CESSEZ-LE-FEU ENTRE LES BELLIGÉRANTS

GENEVE (Reuters) - Les parties au conflit en Libye ont signé vendredi à Genève un accord de "cessez-le-feu permanent" négocié dans le cadre de leurs discussions sous médiation des Nations unies.

L'accord a été trouvé entre le gouvernement d'entente nationale (GEN), en place à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, et l'Armée nationale libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar, homme fort de l'Est libyen.

Ce cessez-le-feu n'est qu'une étape sur la voie d'un règlement durable du conflit dans lequel la Libye a basculé en 2011 après la chute et la mort de Mouammar Kadhafi. Ce long processus impliquera une myriade de groupes armés ainsi que les puissances extérieures qui se sont impliquées dans la crise libyenne.

L'émissaire des Nations unies par intérim pour la Libye, Stephanie Williams, médiatrice dans le conflit, a souligné que le cessez-le-feu était d'application immédiate.

Elle a ajouté que l'accord prévoyait aussi le retrait dans les trois mois de tous les combattants étrangers présents sur le territoire libyen et la mise en place d'une force de police conjointe qui aura la charge de patrouiller dans les secteurs contestés.

"La route a été longue et par moment difficile. Votre patriotisme vous a permis de progresser et de parvenir à un accord de cessez-le-feu", a-t-elle dit à l'issue d'une cérémonie de signature entre des représentants militaires des deux camps.

Un dialogue politique cette fois doit débuter le 9 novembre à Tunis.

"C'est un bon prolongement du climat de progrès, d'optimisme et d'accord mais il n'existe toujours pas de signal clair que les belligérants libyens considèrent cela comme autre chose qu'une nouvelle période de postures et de positionnement qui doit leur permettre de dominer l'autre lors de la prochaine phase à venir de la transition", modère Tarek Megerisi, spécialiste des questions liées à l'Afrique du Nord et au Moyen-Orient au sein de l'European Council on Foreign Relations.

La signature de l'accord de cessez-le-feu coïncide avec une première symbolique: pour la première fois en plus d'un an, un avion de ligne a effectué un vol entre Tripoli, où siège le GEN, et Benghazi, la capitale de la Cyrénaïque, dans l'est du pays, place forte de l'ANL.

Le gouvernement de Tripoli et l'ANL du maréchal Haftar se disputent le contrôle de la Libye depuis des années, avec le soutien de puissances étrangères.

Les lignes de front sont figées depuis juin, après l'échec d'une offensive sur Tripoli lancée par l'ANL en avril 2019.

Depuis, le Premier ministre du GEN, Fayez al Sarraj, a annoncé qu'il quitterait ses fonctions d'ici la fin de ce mois d'octobre, et les deux camps ont accepté des discussions sous l'égide de l'Onu qui ont débouché, pour l'heure, sur ce cessez-le-feu.

(Stephanie Nebehay; version française Jean-Stéphane Brosse et Henri-Pierre André)