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Libre-échange: Trump pourrait négocier avec l'UE avant la GB

Les Etats-Unis pourraient négocier un accord de libre-échange avec l'Union européenne avant de le faire avec la Grande-Bretagne. /Photo prise le 21 avril 2017/REUTERS/Aaron P. Bernstein

LONDRES (Reuters) - Les Etats-Unis pourraient négocier un accord de libre-échange avec l'Union européenne avant de le faire avec la Grande-Bretagne, rapporte samedi le Times de Londres en citant des sources des deux côtés de l'Atlantique. Selon le journal, la chancelière allemande Angela Merkel a convaincu le président américain que les discussions avec l'UE seraient moins compliquées que prévu, et qu'il serait possible d'avancer sur ce dossier avant que Londres ne soit en mesure de négocier ses propres accords commerciaux après s'être libérée de ses obligations européennes, au plus tôt en 2019. Une source proche de la Maison blanche citée par le Times ajoute que l'administration Trump a "pris conscience" que les Etats-Unis avaient davantage intérêt à conclure un accord de libre-échange avec les Vingt-Sept qu'avec la Grande-Bretagne post-Brexit. "Trump a demandé à dix reprises à (Merkel) s'il pouvait négocier un accord commercial avec l'Allemagne", raconte un dirigeant allemand cité par le journal. "Elle lui a répondu à chaque fois 'vous ne pouvez pas négocier avec l'Allemagne, seulement avec l'UE'. La onzième fois, Trump a compris le message et dit : 'Ah, on va conclure un accord avec l'Europe alors!" Donald Trump a félicité les Britanniques pour leur vote en faveur du Brexit lors du référendum du 23 juin dernier et avait promis à l'époque de négocier rapidement un accord de libre-échange avec Londres. Mais outre le fait que la Grande-Bretagne ne peut pas mener à bien des négociations tant qu'elle ne sera pas officiellement sortie de l'UE, le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, s'est dit optimiste sur le fait qu'un tel accord pourrait être rapidement finalisé entre Bruxelles et Washington après s'être entretenu vendredi avec son homologue américain. L'ancien président américain Barack Obama avait provoqué la polémique en Grande-Bretagne pendant la campagne référendaire de l'an dernier en déclarant que Londres se retrouverait "en bas de liste" des priorités commerciales américaines en cas de Brexit. A l'issue du référendum, la Première ministre Theresa May a cherché à capitaliser sur la promesse de Donald Trump d'un rapprochement commercial rapide avec les Etats-Unis pour rassurer les milieux économiques mais, écrit le Times, les derniers développements pourraient bien renvoyer à nouveau la Grande-Bretagne en bas de la liste. (Kate Holton; Tangi Salaün pour le service français)