Liban : le sud de Beyrouth subit les bombardements les plus intenses depuis le début de la guerre

INTERNATIONAL - Un ciel rouge en pleine nuit. La banlieue sud de Beyrouth a été visée par un déluge d’au moins dix-sept frappes israéliennes dans la soirée du mercredi 23 octobre, qui ont provoqué une énorme explosion dans la capitale libanaise. Selon l’agence de presse libanaise Ani, il s’agit des bombardements les plus importants dans ce secteur depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah, il y a un mois.

Israël-Hezbollah : pourquoi l’armée israélienne vise les bureaux de la société Al-Qard al-Hassan

Quelques minutes avant les frappes, l’armée israélienne avait émis un avertissement mercredi soir appelant les habitants de quartiers de la banlieue sud à évacuer leurs maisons, expliquant que de nouvelles frappes viseraient le Hezbollah « dans un avenir proche ». « Vous devez immédiatement évacuer ces bâtiments et ceux qui leur sont adjacents et rester à distance d’au moins 500 mètres », avait écrit sur X le porte-parole de l’armée en langue arabe, Avichay Adraee, à côté d’une carte montrant les bâtiments devant être ciblés.

Les frappes opérées ce mercredi soir ont provoqué plusieurs explosions, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Selon l’Ani, six immeubles ont été détruits dans le seul quartier de Laylaki. Les bureaux de la chaîne de télévision pro-iranienne Al-Mayadeen ont également été touchés.

Un bombardement israélien a également visé le quartier de Jnahh, dans le sud de la capitale, sans qu’il n’y ait eu d’avertissement. Cette frappe a tué une personne et en a blessé cinq autres, selon le ministère libanais de la Santé.

Le matin, Israël avait déjà bombardé Tyr, dans le sud du Liban, poussant à fuir une partie des habitants de cette ville côtière, ancienne cité phénicienne et romaine au riche patrimoine archéologique, où des rues ont été dévastées. « Toute la ville a tremblé », a confié Rana, une habitante qui a refusé de donner son nom de famille, quand ces frappes ont touché « le cœur de Tyr ».

Trois soldats libanais tués lors de l’évacuation de blessés

L’armée libanaise a également indiqué ce jeudi que trois de ses soldats avaient été tués par des tirs israéliens dans le sud du Liban, non loin de la frontière. « L’ennemi israélien a pris pour cible des membres de l’armée libanaise dans les environs du village de Yater, (dans la région de) Bint Jbeil (sud), alors qu’ils menaient une opération d’évacuation de blessés, ce qui a entraîné la mort de trois martyrs parmi lesquels un officier », a indiqué l’armée libanaise dans un communiqué.

Les forces israéliennes ont indiqué ce jeudi poursuivent leurs raids terrestres contre des cibles du Hezbollah dans le sud du Liban. L’armée a déclaré avoir frappé plus de 160 cibles du Hezbollah et tué 20 militants au cours de la dernière journée. Elle a également déclaré avoir visé « plusieurs dépôts et des ateliers de fabrications d’armes appartenant au Hezbollah » lors de ses frappes mercredi soir. « Tous ces sites sont installés par le Hezbollah en dessous et à l’intérieur de bâtiments civils dans le coeur de zones peuplées », a-t-elle ajouté.

Ces nouvelles attaques interviennent au moment ou s'’ouvre ce jeudi à Paris une conférence internationale sur le Liban, en présence de 70 pays et de 15 organisations internationales, dont la priorité sera de répondre à l’appel de fonds de l’ONU pour une aide de plus de 400 millions de dollars en faveur des personnes déplacées.

À voir également sur Le HuffPost :

Israël-Hezbollah : Hachem Safieddine, successeur pressenti de Nasrallah, tué dans une frappe

Avec la conférence de soutien au Liban, Macron tente aussi d’avancer sur la crise politique qui perdure