Liban : Saad Hariri en difficulté après l'instauration d'une taxe sur Whatsapp
"Le peuple veut la chute du régime!", continuaient samedi à scander inlassablement les protestataires. Munis de drapeaux rouge et blanc estampillés du cèdre du Liban, les manifestants étaient de retour sur la grande place des Martyrs, dans le centre-ville de Beyrouth. Après quarante-huit heures de manifestations, la capitale est métamorphosée : des débris de verre provenant de vitrines vandalisées et de mobilier urbain calciné jonchent le sol. Jeudi, les Libanais ont laissé éclater leur colère après que le gouvernement a décidé d'instaurer une nouvelle taxe sur les appels de l'application très populaire WhatsApp. Une annonce vécue comme un ultime affront alors que la situation économique ne cesse de se dégrader.
Un habitant sur trois vit au-dessous du seuil de pauvreté. Endetté jusqu'au cou, le pays est confronté depuis quelques semaines à une pénurie de dollars qui menace désormais la stabilité de la livre libanaise. Depuis trois jours, même la suspension de la taxe par le ministre des Télécommunications n'a pas suffi à calmer les esprits. La fièvre contestataire s'est propagée à la plupart des villes. Postée à quelques mètres du Grand Sérail, siège du gouvernement, Maya, 28 ans, vocifère : "Ils ne travaillent pas, il y a de la corruption partout, ils ne font aucune réforme, et en plus ils continuent à nous taxer!"
Des jeunes majoritaires dans la rue
Dans la rue, les jeunes sont clairement majoritaires. Cette catégorie de la population est durement touchée par le chôma...