Liban : le président Michel Aoun appelle à proclamer un "État laïc"

Près d'un mois après les explosions de Beyrouth et alors que la colère de la population ne cesse de monter, le président libanais a reconnu qu'il fallait réformer le système politique actuel.

Le président Michel Aoun a déclaré dimanche que "le temps du changement" était venu, appelant à proclamer un "État laïc" au Liban, à la veille de la visite du chef de l'État français Emmanuel Macron qui presse pour la réforme du système confessionnel.

"Parce que je suis convaincu que seul un État laïc est capable de protéger le pluralisme, de le préserver en le transformant en unité réelle, je demande que le Liban soit déclaré État laïc", a déclaré Michel Aoun dans un discours à l'occasion du centenaire du Liban.

Il s'est engagé à "appeler au dialogue les autorités religieuses et les dirigeants politiques afin d'arriver à une formule acceptable par tous et pouvant être mise en place à travers des amendements constitutionnels appropriés".

Emmanuel Macron attendu lundi soir à Beyrouth

Alors qu'il est conspué par le mouvement de contestation, le chef de l'État a reconnu que "la jeunesse libanaise appelle au changement", ajoutant que "le moment est venu" de modifier le système politique.

Emmanuel Macron, premier chef d'État à se rendre au Liban après l'explosion meurtrière au port de Beyrouth le 4 août dont la classe politique est jugée responsable, avait pressé les dirigeants politiques libanais d'entreprendre des réformes politiques vitales.

Le président français, attendu à nouveau lundi soir à Beyrouth, avait évoqué vendredi les "contraintes d'un système confessionnel" qui ont conduit "à une situation où il n'y a quasiment plus de renouvellement (politique) et où il y a quasiment une impossibilité de mener des réformes".

Vers la fin du système confessionnel

Le chef du puissant Hezbollah pro-iranien Hassan Nasrallah, allié au parti présidentiel, le Courant Patriotique Libre, avait annoncé dimanche que sa formation était disposée à discuter d'un nouveau "pacte politique" au Liban, où les différentes communautés religieuses se répartissent le pouvoir.

Michel Aoun a reconnu que le système confessionnel "est devenu un obstacle à tout développement (..), à toute réforme et à toute lutte contre la corruption" et qu'il est même "générateur de conflits".

Article original publié sur BFMTV.com

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