Liban : des milliers de déplacés, 280 cibles… Les chiffres des frappes israéliennes sur le pays ce mercredi
INTERNATIONAL - L’escalade, encore et toujours. Alors que Tel Aviv a été visée de manière inédite par un missile balistique du Hezbollah ce mercredi 25 septembre, les chiffres des frappes israéliennes sur le Liban permettent de mesurer l’ampleur de l’élargissement du conflit au Proche-Orient.
L’armée israélienne a annoncé poursuivre ses bombardements « de grande envergure » dans le sud du Liban et la vallée de la Békaa, dans l’Est, deux bastions du Hezbollah, au troisième jour de frappes massives qui ont forcé des centaines de milliers de Libanais prendre la route. Le HuffPost fait le point sur la situation, au moment où l’armée israélienne laisse désormais entendre que ses dernières frappes sont une préparation à une éventuelle entrée de troupes au Liban.
· Des centaines de cibles du Hezbollah
L’armée israélienne a revendiqué ce mercredi avoir bombardé plus de 280 cibles du Hezbollah au Liban. À la suite des « nombreux projectiles » tirés depuis le Liban par « l’organisation terroriste Hezbollah », Tsahal a répliqué en « frappant les lanceurs utilisés pour tirer les projectiles, ainsi que d’autres cibles terroristes ».
Parmi elles, « des avions de chasse ont frappé 60 cibles terroristes appartenant à la direction du renseignement du Hezbollah », a déclaré l’armée dans un communiqué, ajoutant avoir notamment « détruit des outils de collecte de renseignements, des centres de commandement et d’autres infrastructures utilisées par l’ennemi ».
60 Hezbollah Intelligence Directorate targets were struck by the IAF.
The strikes eliminated intelligence-gathering tools, command centers, and additional infrastructure used by the terrorist army to build an intelligence situational assessment.
Here you can see all the… pic.twitter.com/Vzhv5JzsR5— Israel Defense Forces (@IDF) September 25, 2024
Au total, depuis lundi, « nous avons frappé plus de 2 000 cibles terroristes » du Hezbollah dans le pays, a déclaré lors d’un point presse le porte-parole de l’armée, le contre-amiral Daniel Hagari.
· 90 000 déplacés
Depuis l’intensification des frappes ce lundi, l’ONU a enregistré « 90 530 nouveaux déplacés », a précisé dans un communiqué l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ce mercredi. Parmi eux, de nombreuses personnes qui avaient déjà dû fuir les frappes menées par Israël sur le Liban depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre, a indiqué le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Selon Reuters, cité par The Guardian, près de 40 000 Libanais ont trouvé refuge dans 283 abris antiaériens. La veille, un autre chiffre particulièrement parlant avait été dévoilé par le ministre libanais des Affaires étrangères Abdallah Bou Habib. Selon ses estimations, le nombre de déplacés approche le demi-million dans le pays.
Le Liban comptait environ 110 000 déplacés depuis le 7 octobre et les premiers échanges de tirs limités dans les zones frontalières.
· Bilan humain très inquiétant
Selon le dernier bilan du ministère de la Santé, les raids israéliens ont fait 51 morts et plus de 220 blessés sur différentes localités du Liban, dont certaines dans des zones montagneuses hors des bastions du Hezbollah. De quoi faire grimper le nombre de morts recensés depuis lundi à près de 600. D’après le décompte du Guardian, le nombre de morts serait de 621 depuis le début de semaine, dont 50 enfants, et près de 2 000 blessés.
Ce mercredi, l’aviation israélienne a élargi le périmètre de ses opérations. L’AFP recense notamment une frappe sur Maaysara, un village montagneux à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, qui a fait trois morts. Les personnes tuées « étaient des civils qui ont évacué leurs maisons du sud du Liban et sont venus ici (...). Ce sont des familles pauvres, qui n’avaient nulle part où aller », rapporte Fatima, une habitante du village frappé par l’État hébreu.
Dans la montagne du Chouf au sud de Beyrouth, « une frappe israélienne a tué quatre personnes », a par ailleurs indiqué le ministère de la Santé. Des raids sur trois localités du sud du Liban ont encore fait neuf morts. Et un hôpital de la ville de Nabatieh, le « seul hôpital public de la région », dans le sud du Liban, a été endommagé par un raid israélien, a également rapporté la gouverneure de la région de Nabatieh.
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