Frappe israélienne à Beyrouth: au moins 14 morts, dont le chef de l'unité d'élite du Hezbollah

L'armée israélienne annonce avoir mené ce vendredi 20 septembre une "frappe ciblée" dans la banlieue sud de Beyrouth. Tsahal estime avoir tué "une dizaine de commandants du Hezbollah." De son côté, le ministère libanais de la Santé fait état d'au moins 14 morts, indique les médias locaux. Un précédent bilan annonçait la mort de 12 personnes et 66 blessés.

Cette frappe ciblait le chef de la force Al-Radwan, l'unité d'élite du Hezbollah, Ibrahim Aqil. "Des avions de combat de l'armée de l'air israélienne ont effectué une frappe ciblée (sur) Beyrouth, éliminant Ibrahim Aqil, chef de l'unité des opérations du Hezbollah, commandant de l'unité Radwan", a déclaré un porte-parole de l'armée dans un communiqué.

Une mort également confirmée par le mouvement islamiste pro-iranien tard ce vendredi. Et ce, quelques jours après l'attaque spectaculaire qui a visé les appareils de transmission du Hezbollah.

Troisième frappe sur Beyrouth depuis le 8 octobre

Ce responsable était le numéro deux militaire de la puissante formation. Le chef militaire Fouad Chokr avait été tué lui dans une frappe similaire sur la banlieue sud de Beyrouth, bastion du Hezbollah, le 30 juillet.

Ibrahim Aqil, alias Tahsin, était recherché par les États-Unis pour son rôle dans les attentats contre l'ambassade des Etats-Unis à Beyrouth en avril 1983, qui a tué 63 personnes, et contre les Marines américains en octobre 1983, qui avait tué 241 militaires.

La chaîne du Hezbollah, al-Manar, a diffusé en direct des images de la scène de l'attaque, montrant des ambulances se précipitant sur les lieux de la frappe et transportant des blessés sur des civières.

L'agence de presse officielle libanaise (Ani) a pour sa part rapporté "un raid ennemi ciblant un appartement dans un immeuble résidentiel dans la zone d'Al-Jamous, dans la banlieue sud" de Beyrouth.

Il s'agit de la troisième frappe sur la banlieue sud de Beyrouth revendiquée ou attribuée à Israël depuis que le 8 octobre, le Hezbollah a ouvert le front du sud du Liban contre Israël, "en soutien" au Hamas palestinien, dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

140 roquettes tirées à la mi-journée

Après les explosions, attribuées à Israël, d'appareils de transmission utilisés par des membres du Hezbollah mardi et mercredi, les échanges de tirs se sont intensifiés depuis jeudi entre l'armée israélienne, qui a mené des dizaines de frappes dans le sud du Liban, et le mouvement islamiste.

L'armée a annoncé ce vendredi qu'environ 140 roquettes avaient été tirées du Liban vers Israël à la mi-journée. Le Hezbollah a revendiqué des tirs de roquettes sur six sites militaires israéliens. Dans le sud du Liban, des habitants de localités frontalières ont décrit des bombardements, la veille au soir, "d'une intensité jamais vue" au cours de l'année écoulée.

Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a assuré ce jeudi qu'Israël allait recevoir "un terrible châtiment" après les explosions d'appareils de transmission.

Israël n'a pas commenté cette attaque, survenue dans des places fortes du Hezbollah en banlieue sud de Beyrouth, ainsi que dans le sud et l'est du Liban, qui a fait en deux jours 37 morts et 2.931 blessés. Le Conseil de sécurité de l'ONU doit se réunir en urgence ce vendredi après cette attaque, qui a encore ravivé les craintes d'un embrasement du Proche-Orient.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, va retarder d'une journée son départ pour New York initialement prévu le 24 septembre en raison de la situation sécuritaire dans le nord d'Israël, a indiqué à l'AFP un responsable de son bureau.

"Pour l'heure, le Premier ministre devrait quitter Israël le mercredi 25 septembre au lieu du mardi 24 septembre", a-t-il ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com