Liban : comment la France se prépare à une possible évacuation de ses ressortissants
LIBAN - Alors que la tension est à son comble au Liban, entre les incursions terrestres et les bombardements israéliens, plusieurs pays ont déjà commencé à évacuer leurs ressortissants. La France, de son côté, se prépare à cette éventualité, sans pour autant déclencher d’opération.
Lors d’un Conseil de défense et de sécurité nationale réuni mardi 1er octobre au soir et dédié à la situation dans le pays du Cèdre, Emmanuel Macron a « demandé que toutes les dispositions nécessaires soient prises » pour « assister » les ressortissants français « et, le cas échéant, leur venir en aide ». Le ministère des Armées n’oublie pas non plus les 700 soldats français de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Sa sécurité est une « priorité absolue » pour la France, a affirmé ce mardi 2 octobre le ministre des Armées Sébastien Lecornu.
Toutefois, aucune annonce officielle d’évacuation n’a été faite pour le moment. « Nous renforçons nos moyens pour faire face à une détérioration de la situation », a affirmé à l’AFP un haut gradé de l’état-major des armées, précisant qu’à ce stade « il n’est pas question d’évacuation de ressortissants ».
Les évacuations déjà avancées pour plusieurs pays
Dans le même temps, d’autres pays comme l’Allemagne et le Royaume-Uni ont affrété des vols pour permettre à leurs ressortissants de quitter le pays. L’Allemagne a envoyé un avion A321 militaire à Beyrouth afin d’évacuer du personnel « non essentiel » de son ambassade ainsi que certains ressortissants considérés comme vulnérables.
La Bulgarie a fait évacuer des dizaines de ressortissants lors de deux vols lundi et mardi. De son côté, le Portugal a rapatrié samedi soir par vol militaire 44 personnes. Le Canada a pour sa part annoncé lundi avoir réservé 800 sièges sur des vols commerciaux pour aider ses ressortissants à quitter le pays. L’armée canadienne a d’ailleurs mis en place des ressources d’urgence à Chypre si les vols commerciaux venaient à être interrompus.
Le Royaume-Uni a quant à lui annoncé le déploiement de 700 militaires à Chypre pour préparer une possible évacuation de ses ressortissants du Liban. La Grèce, elle, va mettre au moins un avion de transport militaire à la disposition de Chypre pour aider ce pays à évacuer ses ressortissants, a-t-elle annoncé ce mardi.
Un « port flottant » pour rapatrier les ressortissants français
Mais pour la France, l’opération est de taille, car quelque 23 000 Français ou Franco-Libanais sont établis au Liban. Pour pouvoir en rapatrier le plus possible, Paris a mobilisé lundi par précaution un bâtiment de la marine dans le sud-est de la France. Il mettra 5 à 6 jours pour rejoindre la zone visée en Méditerranée orientale depuis le port de Toulon.
Le navire, un porte-hélicoptères amphibie (PHA), devra se prépositionner au large du Liban et, en cas de besoin, faire sortir des ressortissants français du pays, a annoncé l’état-major des Armées. Il est équipé d’hélicoptères et d’un « groupement tactique embarqué » mobilisable en cas d’évacuation, si celle-ci venait à être décidée.
Le nom du bâtiment n’a en revanche pas été précisé. La France dispose de trois porte-hélicoptères amphibies : le Mistral, le Dixmude et le Tonnerre. Ces navires de 21 500 tonnes et de 199 mètres de long, sortes de « ports flottants », sont équipés d’un hôpital, de chalands, et peuvent accueillir dans leur hangar plusieurs centaines de personnes. Au printemps, le Tonnerre avait été utilisé pour évacuer d’Haïti des ressortissants français.
L’ambassade de France a pour l’heure mis en place une cellule de réponse téléphonique active sept jours sur sept, a rappelé lundi le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot, en déplacement à Beyrouth. Face à la détérioration de la situation et à la suspension par de nombreuses compagnies aériennes de leurs vols à destination de Beyrouth.
« Sur la question des ressortissants, je peux vous dire que l’ambassade et les autorités consulaires se tiennent prêtes, de même que nos forces armées », a déclaré la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon lors du compte rendu du Conseil des ministres mardi.
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