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Liban: Berri promis à un nouveau mandat à la présidence de l'Assemblée

Nabih Berri devrait être réélu sans difficulté mercredi à la présidence de l'Assemblée libanaise, qu'il occupe depuis 1992, lors de la séance inaugurale d'une législature dominée par le Hezbollah et ses alliés. /Photo prise le 6 novembre 2017/REUTERS/Dalati Nohra

BEYROUTH (Reuters) - Nabih Berri devrait être réélu sans difficulté mercredi à la présidence de l'Assemblée libanaise, qu'il occupe depuis 1992, lors de la séance inaugurale d'une législature dominée par le Hezbollah et ses alliés.

Le chef de file du mouvement chiite Amal, âgé de 80 ans, est lui-même étroitement lié au parti pro-iranien depuis la fin de la guerre civile, en 1990. Saad Hariri, Premier ministre sortant et adversaire du Hezbollah, lui a exprimé son soutien.

Aucun autre candidat ne brigue la présidence de l'Assemblée, que le "pacte national", accord non écrit conclu en 1943, réserve à un chiite. Le service de presse de Nabih Berri a souhaité que sa réélection ne donne lieu à aucun tir de joie.

Elie Ferzli, autre allié du Hezbollah, fait quant à lui figure de favori pour la vice-présidence de l'Assemblée, réservée à un orthodoxe, qui est pourtant occupée depuis 2005 par un opposant du mouvement chiite.

Le "Parti de Dieu" et ses partenaires ont remporté 70 des 128 sièges parlementaires à l'issue des législatives du 6 mai. En 2009, lors du précédent scrutin, la Coalition du 14 mars emmenée par Saad Hariri et soutenue par l'Arabie saoudite avait obtenu la majorité.

Le chef du gouvernement sortant appelle à voter contre Elie Ferzli, personnalité très associée à la période de la tutelle syrienne, qui s'est achevée en 2005 après l'assassinat de Rafic Hariri, père de Saad. Elie Ferzli était alors ministre de l'Information, mais n'a exercé aucune fonction élective depuis. Comme Berri et le Hezbollah, il reste étroitement lié au régime de Damas.

Une fois le "perchoir" pourvu, le président Michel Aoun, un chrétien maronite, consultera les députés pour désigner le Premier ministre, poste réservé à un sunnite. Saad Hariri devrait être reconduit, mais il aura fort à faire pour constituer un gouvernement dans lequel tous les grands courants, Hezbollah y compris, devront être représentés.

Son parti, le Courant du Futur, a perdu le tiers de ses sièges et la plupart sont désormais occupés par le Hezbollah ou ses alliés. Hariri, qui a mis cette défaite sur le compte du nouveau code électoral et des échecs de son mouvement, a entrepris de le refonder.

Le nouveau rapport de forces parlementaire devrait favoriser le rapprochement avec Damas, jugé d'autant plus nécessaire qu'un million de réfugiés syriens se trouvent au Liban.

Farouchement hostile au Hezbollah, les Forces libanaises (FL) du maronite Samir Geagea, dont la représentation parlementaire a doublé, ont appelé leurs 15 députés à voter blanc pour les scrutins de mercredi.

(Tom Perry, Jean-Philippe Lefief pour le service français)