Liban : élections législatives dans un contexte de crise profonde

Les Libanais sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire de nouveaux députés. Ces élections législatives se déroulent dans un contexte marqué par la pire crise financière qu’a connu le pays depuis des décennies et par une profonde instabilité économique et politique.

Coupures d'électricité à répétition, hyperinflation, monnaie libanaise ayant perdu 90 % de sa valeur : voici ce que les électeurs ont à l'esprit au moment d'aller voter.

Taha Maassarani a repris le magasin familial d'électroménager à Tripoli, dans le nord du Liban. Si ses affaires se portent bien, il estime que le gouvernement ne fait rien pour la population :"Il n'y a rien à blâmer sauf le gouvernement, et la plupart des gens, parce que nous les avons laissés nous gouverner pendant très longtemps. Nous n'avons rien vu de positif de leur part. Rien. Pas d'évolution, pas d'éducation, pas d'aide à la garde d'enfants. Rien."

C'est aussi la première fois que les Libanais votent depuis l'explosion dévastatrice d'il y a deux ans dans le port de Beyrouth qui a fait plus de 200 morts, des milliers de blessés et des milliers de déplacés. Beaucoup de Libanais estiment que l'absence d'une enquête complète et appropriée est révélatrice de l'inertie du système politique.

Comme Mark Aref, propriétaire d'un magasin à Tripoli : "Nous avons perdu espoir. Nous avions une sorte d'espoir il y a deux ans après l'explosion mais nous n'avons toujours pas de réponses."

Le système politique libanais est complexe, fondé sur la division des religions. Le choix d'un candidat par un électeur est dicté par son appartenance religieuse et les différents partis ne font pas vraiment d’effort pour travailler ensemble.

Cette élection est aussi scrutée par l’Union européenne qui a envoyé une mission d'observation depuis le mois de mars pour évaluer la validité du scrutin.