Libération d'Auschwitz : écouter les témoins, c’est devenir témoin soi-même
À l'occasion du 80e anniversaire de la libération du camp d'Auschwitz, Marie Schuster, reporter à France 24, évoque une rencontre qui l'a marquée. Celle de Sonia la grand-mère d'un de ses amis, rescapée d'Auschwitz.
Lorsque France 24 m’a demandé si je souhaitais partir à Auschwitz pour couvrir les commémorations du 80e anniversaire de la libération du camp, le visage de Sonia m’est immédiatement apparu.
Sonia était la grand-mère de Pierre, mon ami d’enfance. Adolescente, j’avais remarqué la marque sur son bras. Ce tatouage reconnaissable d’entre tous. Pierre m’avait dit que Sonia avait été déportée à Auschwitz. Mais jamais je n’ai osé l’interroger sur Auschwitz.
Jamais je n’ai osé lui demander de me raconter son histoire. Ce n’était pas un sujet dont on pouvait parler entre le fromage et le dessert. J’avais peur de mettre Pierre et sa mère Claire mal à l’aise.
Le tatouage de Sonia
J’avais peut-être 16 ou 17 ans. L’âge de Sonia lorsqu’elle a été déportée. Elle aurait probablement accepté de me répondre. Mais peut-être m’en aurait-elle voulu de briser un moment sympathique en famille. De Sonia, il ne me reste donc que des bribes de son histoire, entendues lors des commémorations organisées en mémoire des enfants déportés de mon lycée. Ce même lycée où elle avait étudié.
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