Libération d’un des premiers “journalistes citoyens” à avoir alerté sur le Covid-19 en Chine

PHOTO ISAAC LAWRENCE/AFP

Aujourd’hui, son nom n’est plus très connu en Occident, mais pendant une période de quelques semaines, au début de 2020, l’homme a été l’un des rares citoyens à rendre compte de la situation épidémique à Wuhan.

La capitale de la province chinoise du Hubei a été l’épicentre de la pandémie de Covid-19 durant l’hiver 2019-2020. Dans un contexte de contrôle total de l’information par Pékin, les images mises en ligne par Fang Bin ont constitué une importante source d’information, indique CNN.

“Les vidéos qu’il a publiées sur les réseaux sociaux au début de l’année 2020 ont mis à nu les réalités de la propagation mortelle du virus, contredisant le récit officiel présenté par les médias d’État chinois à l’époque”, rappelle le média américain, qui détaille : “Dans une vidéo, Fang Bin montre des couloirs d’hôpitaux bondés de patients, accompagnés de proches désespérés. Au cours d’une séquence, il compte des sacs mortuaires empilés dans une camionnette – des images qui avaient suscité une grande attention en Chine, où le public cherchait désespérément à comprendre ce qui se passait.”

“Révoltons-nous, rendons le pouvoir au peuple”

Ainsi, celui qui, avant la pandémie, était un commerçant de vêtements, a joué un rôle de “journaliste citoyen”, en étant probablement conscient des risques qu’il prenait.

“Dans ses dernières vidéos, Fang a enregistré des personnes qui venaient à sa porte pour lui poser des questions, et a déclaré que sa maison était encerclée par des policiers en civil”, rapporte d’ailleurs le site d’information. En février 2020, l’homme disparaît quelques jours après avoir prononcé cet appel dans une vidéo :

“Révoltons-nous, rendons le pouvoir au peuple.”

Fang Bin a été condamné à trois ans de prison pour avoir “provoqué des troubles”, ont rapporté des membres de sa famille. L’un d’entre eux a par ailleurs confirmé à CNN, sous le couvert de l’anonymat, que Fang avait été libéré et qu’il se trouvait à Wuhan. Pendant sa détention, il aurait connu des problèmes de santé, des difficultés pour manger et dormir et aurait perdu du poids.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :