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Libération de 82 lycéennes de Chibok, au Nigeria

par Felix Onuah et Ulf Laessing LAGOS (Reuters) - Boko Haram a libéré 82 jeunes filles qui faisaient partie d'un groupe de plus de 200 lycéennes enlevées il y a trois ans à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, en échange de membres du groupe islamiste détenus par les autorités, a annoncé samedi la présidence nigérianne. La Suisse et le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) ont aidé à la libération des jeunes filles dans le cadre de négociations qui ont été "longues", a indiqué la présidence sur son compte Twitter. Le président nigérian Muhammadu Buhari doit recevoir les jeunes filles dimanche à Abuja, la capitale. La présidence n'a pas donné de précisions sur les termes de l'échange. Elle n'a notamment pas dit combien de membres de Boko Haram avaient été échangés. De source militaire, on indique que les filles se trouvent maintenant à Banki, près de la frontière camerounaise, où elles sont soumises à des examens médicaux, avant d'être transférées en avion à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno. De là, elles seront acheminées à Abuja. Le 14 avril 2014, quelque 220 lycéennes avaient été enlevées par Boko Haram à Chibok. Une cinquantaine d'entre elles avaient pu échapper très vite à leurs ravisseurs. D'autres otages ont été progressivement libérées depuis, dont une vingtaine en octobre dernier à la suite d'une médiation du CICR. Le gouvernement nigérian avait annoncé à la mi-avril qu'il négociait la libération des lycéennes de Chibok encore retenues, et dont le nombre était alors estimé à 195. Outre les filles de Chibok, Boko Haram a kidnappé plusieurs milliers d'adultes et d'enfants. Les autorités ont négligé un grand nombre de ces affaires. Depuis le début de son insurrection il y a sept ans dans le but de créer un califat dans le nord-est du Nigeria, Boko Haram a tué plus de 20.000 personnes et entraîné le déplacement de plus de deux millions de personnes Bien que l'armée nigérianne ait repris une bonne partie de territoires pris par la secte, des parts importantes du Nord-Est, notamment dans l'Etat de Borno, restent sous la menace des islamistes. Les attentats ont augmenté dans la région depuis la fin de la saison des pluies fin 2016. (Avec Tife Owolabi et Ahmed Kingimi; Henri-Pierre André et Danielle Rouquié pour le service français)