Comme Liam et Noel Gallagher, vous devez travailler avec quelqu’un que vous ne supportez pas ? Voici des conseils

Pour résoudre un conflit au travail, Laurie Vaudoiset invite à « prendre du recul » et à « pratiquer la communication non-violente »
Gareth Davies / Getty Images Pour résoudre un conflit au travail, Laurie Vaudoiset invite à « prendre du recul » et à « pratiquer la communication non-violente »

VIE PRO - Tout arrive. Quinze ans après une séparation sur fond d’insultes et de conflit entre les frères Gallagher, le groupe Oasis a annoncé se reformer pour une série de concerts à l’été 2025. Une bonne nouvelle pour celles et ceux qui ont hâte d’entendre Supersonic en live, mais aussi pour Liam et Noel Gallagher, qui semblent s’être réconciliés – ou du moins avoir réussi à trouver des compromis leur permettant de travailler ensemble.

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Des retrouvailles tellement improbables, après des années de piques et d’insultes par tweet ou interviews interposées, qu’elles ont de quoi inspirer. Vous aussi, vous devez tolérer un collègue de travail que vous ne supportez pas ? Pour vous aider à passer outre, Le HuffPost a demandé conseil à Laurie Vaudoiset et Salma Ben Mahmoud, deux expertes en ressources humaines.

Comment réussir à prendre du recul

En premier lieu, sachez que vous n’êtes pas seul à avoir un ennemi juré au travail. « Les relations interpersonnelles tendues, la mauvaise ambiance ou les conflits, ce sont des problématiques qu’on croise régulièrement en entreprise », explique Laurie Vaudoiset, psychologue du travail. En tant que consultante sur la prévention des risques psycho/sociaux et la qualité de vie au travail, elle intervient souvent sur ces problématiques, qui peuvent prendre plusieurs formes.

Si les désaccords entre vous et votre collègue n’ont rien à voir avec votre emploi (par exemple, parce que vous avez des opinions politiques opposées, ou qu’il est le sosie du plus détestable de vos ex), la psychologue invite à prendre du recul en rappelant certaines « évidences ». « Au travail, on est là pour se réunir autour d’un objectif commun : celui de l’équipe, ou de l’entreprise. Les personnes qu’on côtoie ne sont pas forcément celles avec qui on a envie de passer du temps en dehors du travail, et ce n’est pas grave. L’entreprise est un échantillon de la société dans toute sa diversité, on ne peut pas le nier », souligne-t-elle.

À l’inverse, si votre brouille pose problème dans le cadre professionnel, elle invite à la gérer sans attendre. « On peut se dire qu’on va partir en vacances et que les choses iront mieux à notre retour, mais en pratique, attendre n’est pas une solution. Il faut d’abord sortir de la croyance que tout va se résoudre tout seul », explique Laurie Vaudoiset.

Communiquer de manière non-violente

Comme dans bien des situations de conflit, le premier réflexe à adopter est donc la communication. « Peut-être que votre collègue n’a pas identifié qu’il y avait des tensions, ou que la qualité de votre relation a changé », suppose l’experte. Il faut donc l’en informer, mais pas sans mettre les formes.

Laurie Vaudoiset conseille d’appliquer les principes de la communication non-violente. « Il faut éviter d’être dans l’accusation en disant “tu ne fais pas ceci, tu fais cela”. On attend que l’émotion soit retombée, et on reparle calmement de la situation. Il faut se concentrer sur les faits, et exprimer ses attentes ou ses besoins par rapport à la situation (pour que la coopération s’améliore, par exemple), et ouvrir sur ce que la personne en face est disposée à tenter. »

Salma Ben Mahmoud, DRH et chasseuse de têtes, abonde en son sens et rappelle que, quand c’est l’autre qui s’adresse à nous, il faut savoir l’écouter. « La pire chose qui puisse arriver est de prendre les choses personnellement. Il faut plutôt mettre en place une stratégie basée sur des valeurs fondamentales : l’éthique, le respect, et la communication », décrit l’experte.

Pratiquer l’écoute active

En pratique, cela implique de « faire l’effort de comprendre l’autre et être dans une écoute active », pour permettre de désamorcer le conflit. Quand cela est nécessaire, elle recommande de revenir sur le rôle professionnel et les responsabilités de chacun, pour poser un cadre. « Quand on passe du ressenti aux responsabilités et qu’on délimite un cadre factuel avec les devoirs et les obligations de chacun, en disant “On n’est pas d’accord, mais on a besoin que ceci et cela soit fait”, ça permet de préserver son intégrité et celle de l’autre ».

Dans cette conversation, faut-il impliquer sa hiérarchie ou le service des ressources humaines ? « C’est bien de commencer par tenter de gérer soi-même, parce que quand on met les RH dans la boucle, ça peut être perçu comme une attaque » , expose la chasseuse de têtes, qui invite cependant à avoir recours à un tiers si la conversation ne mène nulle part. « Toutes les entreprises n’ont pas de service RH, mais on peut avoir recours à un médiateur. L’important, c’est de trouver une solution avec une approche diplomatique. »

Par ailleurs, les problématiques interpersonnelles peuvent cacher autre chose. « Si deux salariés ne s’entendent plus et ne peuvent plus travailler ensemble, c’est parfois le symptôme d’un problème plus large », avance Lucie Vaudoiset. « Le conflit ou les difficultés relationnelles peuvent être la conséquence de conditions de travail qui se sont dégradées, sans que ce soit toujours très perceptible. On cherche alors les facteurs de stress à plus grande échelle, au niveau organisationnel. »

Autant de solutions pour aller de l’avant et éviter de ressasser le conflit. Comme le chante Oasis, « Don’t Look Back in Anger » (ne repense pas au passé avec colère).

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