L'historien Benjamin Stora : "En Algérie, Tebboune sera vite jugé sur ses actes"

Sitôt élu président de l'Algérie jeudi, au terme d'un scrutin marqué par un taux d'abstention de 60%, Abdelmadjid Tebboune était déjà contesté dans les rues, par les partisans du Hirak, ce mouvement qui, depuis 10 mois, réclame une transformation du système politique. Et maintenant? Spécialiste reconnu de l'Algérie contemporaine et président du musée de l'Histoire de ­l'immigration, Benjamin Stora a été consulté par les trois derniers présidents français sur la relation entre les deux pays. Il publiera le mois prochain chez Bayard Retour d'histoire – L'Algérie après Bouteflika. Il livre son analyse au JDD.

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Le nouveau président algérien, Abdelmadjid Tebboune, a été élu dès le premier tour mais avec une abstention record de 60%. Cela pose-t-il un problème de légitimité?
Ce qui est certain, c'est que cela lui donne une marge de manœuvre faible par rapport à la société en dissidence, mais avec, malgré tout, la possibilité de prendre des mesures qui permettront de le juger très vite sur ses actes. Il a dit vendredi qu'il tendait la main au mouvement ­populaire de contestation, mais s'agit-il d'un vrai programme de réconciliation? Va-t-il libérer les détenus qui ont été faits prisonniers lors des manifestations, dissoudre l'Assemblée nationale, modifier les règles économiques pour rendre le pays compétitif sur le marché international, combattre la corruption, se fo...


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