L'histoire des victimes de Pompéi réécrite par des analyses ADN

Corps de victimes de l'éruption du Vésuve, à Pompéi.

Les analyses d’ADN ancien révèlent que les relations de parenté et les sexes supposées des victimes de l'éruption du Vésuve ne correspondent pas aux idées reçues.

Sous les cendres de Pompéi, le temps s’est arrêté en l’an 79 après J.-C. Lors de la redécouverte de la ville au 18e siècle, les archéologues ont été confrontés à des vestiges humains figés de certains des habitants qui ont été asphyxiés par un flux de gaz mêlé à une pluie de cendres avant d’être brûlés, puis ensevelis.

Les fouilles dans la cité perdue continuent toujours et chaque année ou presque, elles révèlent de nouvelles informations sur ses habitants et les lieux qu'ils occupaient. De nouvelles techniques autorisent depuis peu l'accès au génome de quelques corps, c'est ainsi que dernièrement, on a réussi à obtenir le génome complet d'un individu dont les analyses ont montré qu'il était atteint de la tuberculose.

Des interprétations erronées

Cette fois, une équipe de chercheurs, dont David Reich et Alissa Mittnik de l’Université de Harvard (Etats-Unis), a utilisé l’ADN ancien extrait de 14 des 86 moulages actuellement en restauration. Ces moulages, réalisés avec un soin impressionnant au 19e siècle sous la direction de l’archéologue Giuseppe Fiorelli, avaient jusque-là offert des indications visuelles précieuses.

À l’époque, Fiorelli injectait du plâtre liquide dans les espaces vides laissés par les corps, créant des représentations saisissantes des victimes, emprisonnées dans leur agonie. Depuis, les chercheurs se sont souvent appuyés sur des critères physiques, comme la morphologie des corps ou les objets personnels retrouvés, pour imaginer les liens familiaux ou les rôles sociaux.

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Mais les résultats de cette nouvelle étude, publiée dans la revue Current Biology, indiquent que certaines interprétations étaient fausses. "Nos résultats ont des implications importantes pour l’interprétation des données archéologiques et la compréhension des sociétés antiques", souligne ainsi Alissa Mittnik, dans un communiqué.

Par exemple, un adulte portant un bracelet en or et tenant un enfant, [...]

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