L'extinction de masse au Permien aurait été plus longue que prévue

AFP/Archives - SARAH LAI

Des paléontologues ont évalué la température des océans lors de l'extinction du Permien il y a 252 millions d’années avec des crustacés fossiles. Ils montrent que le réchauffement global de cet épisode a été beaucoup plus lent que prévu, soit une hausse des températures de l'ordre de 12°C en 300.000 ans.

Il y a eu cinq extinctions majeures connues au cours de ces 540 derniers millions d’années. La plus importante de toutes s’est déroulée à la fin de la période géologique du Permien il y a environ 252 millions d’années (Ma) et a provoqué la disparition de nombreuses espèces marines (environ 80%) et terrestres (environ 75%). Il est établi aujourd’hui que cette crise biologique est principalement due au rejet de gaz à effet de serre issus d’importantes éruptions volcaniques. Leurs vestiges constituent en Sibérie actuelle (Russie) d’immenses plateaux de roches volcaniques nommés trapps, d’une superficie 13 fois supérieure à celle de la France métropolitaine. Ces rejets de gaz à effet de serre ont ensuite induit un hausse globale des températures, entraînant une baisse du taux d’oxygène dans les océans et leur acidification. Néanmoins, le déroulé précis de cette extinction est encore débattu. Dans le cadre de ce débat, une équipe de paléontologues a publié un article le 6 septembre 2022 dans la revue dans laquelle est étudiée l’évolution des températures océaniques avant et après le pic d’extinction de la crise.

Des petits crustacés pour déterminer des températures passées

Les paléontologues ont décidé de se pencher sur les ostracodes, des petits crustacés à coquille, pour étudier les températures du passé. Ils ont été prélevés dans la vallée d’Aras (Iran), au sein des roches datées précisément au moment de la crise, il y a environ 252 Ma, sur un intervalle d’environ 300.000 ans. Sur 163 ostracodes, les chercheurs ont voulu connaître la concentration des différents types d’atomes d’oxygène, ses isotopes, au sein des coquilles des ostracodes via une méthode appelée spectrométrie de masse des ions secondaires. En effet, la concentration de ces isotopes de l’oxygène dans les coquilles dépend de la température du milieu de vie des organismes. Les résultats obtenus ont permis d’obtenir de nouveaux éléments sur la temporalité de la crise et dans quelle proportion ont augmen[...]

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