L'exploitation minière des fonds marins aura-t-elle lieu ?
Ses opposants viennent d'essuyer un revers à l'Autorité internationale des fonds marins, l'organisation de Kingston créée sous l'égide de l'ONU. Cette institution est au cœur des débats sur l'exploitation des ressources minières des fonds marins, une question cruciale pour l'ensemble de la planète.
Pourquoi convoiter les richesses minières des fonds marins ?
Au fond des abysses, le plancher océanique abrite une grande quantité de ressources minérales précieuses : nodules polymétalliques, encroûtements cobaltifères et sulfures hydrothermaux. Ces dépôts naturels contiennent des métaux tels que le nickel, le cuivre, le cobalt, le manganèse, l'or et les terres rares.
Ces substances sont essentielles pour diverses industries, notamment l'électronique, les énergies renouvelables et les technologies de pointe. Elles sont devenues cruciales pour la transition énergétique, en particulier pour les batteries des véhicules électriques.
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Le besoin est mondial, et beaucoup considèrent que les mines terrestres ne suffiront pas à alimenter la demande internationale. De plus, ces mines terrestres sont inégalement réparties sur la surface émergée du globe, créant une dépendance vis-à-vis de pays comme la Chine ou la République démocratique du Congo.
Qu'est-ce que l'AIFM ?
Créée en vertu de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, l'Autorité internationale des fonds marins (AIFM), ou ISA en anglais ("International Seabed Authority"), est basée à Kingston, en Jamaïque. Elle représente 168 États membres.
L'AIFM a pour mission de protéger le plancher océanique des zones situées en dehors des juridictions nationales et d'organiser les activités liées aux minéraux convoités. Actuellement, son conseil n'attribue que des contrats d'exploration scientifique des fonds marins.
Cependant, depuis plus de dix ans, il négocie un code minier pour fixer les règles d'une éventuelle exploitation industrielle des richesses minières des fonds marins. Ce code devrait être finalisé en 2025. Le problème est que les conséquences écologiques d'une telle exploitation sont inconnues, les scientifiques avertissant que cela pourrait ouvrir une véritable boîte de Pandore.
Les opposants à l'explo[...]