L'existence de Taïwan ne peut être "effacée", dit sa présidente

La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen s'est envolée dimanche pour les Etats-Unis, affirmant que personne ne pouvait "effacer" l'existence de l'île démocratique que la Chine considère comme une province devant lui revenir. /Photo prise le 11 avril 2018/REUTERS/Tyrone Siu

par Jess Macy Yu

TAIPEI (Reuters) - La présidente taïwanaise Tsai Ing-wen s'est envolée dimanche pour les Etats-Unis, affirmant que personne ne pouvait "effacer" l'existence de l'île démocratique que la Chine considère comme une province devant lui revenir.

Pékin a intensifié sa campagne contre l'île ces derniers temps. Le régime communiste a ainsi ordonné à des sociétés étrangères de qualifier Taïwan comme faisant partie de la Chine sur leur site internet et fait en sorte que la république de Chine - c'est son nom officiel - soit exclue du plus grand nombre possible de manifestations internationales.

En outre, la Chine a fait en sorte de faire reculer le nombre de pays qui reconnaissent Taïwan. Il n'y en a désormais plus que 18, le Burkina Faso et la République dominicaine ayant désormais établi des relations diplomatiques avec Pékin.

S'exprimant avant son départ pour Los Angeles, où elle passera une nuit avant de se rendre au Belize et au Paraguay, Tsai Ing-wen s'est exprimée sur un ton résolu.

"Quand je suis à l'étranger, le monde entier peut voir Taïwan. Il peut voir notre pays ainsi que notre soutien à la démocratie et à la liberté", a déclaré la présidente. "Nous devons seulement être fermes de façon à ce que personne ne puisse effacer l'existence de Taïwan."

La Chine, qui estime que Tsai Ing-wen veut aller vers une indépendance de Taïwan en bonne et due forme, s'est déjà plainte à Washington des escales que la présidente fait aux Etats-Unis. A son retour, elle fera un arrêt à Houston.

Samedi, le raffineur national de Taiwan, CPC Corp, a annoncé un accord évalué à 25 milliards de dollars pour acheter du gaz naturel liquéfié aux États-Unis au cours des 25 prochaines années.

Tsai Ing-wen, qui dit vouloir maintenir le statu quo avec la Chine, cherche également des soutiens avant les élections locales à Taïwan en novembre, au moment où la Chine accentue sa pression.

Au cours de ses arrêts aux États-Unis, Tsai Ing-wen a l'intention de rencontrer Ed Royce, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants, selon deux personnes au fait du dossier.

Elle rencontrera également des représentants d'entreprises.

Washington n'a pas de relations officielles avec Taïwan, mais il est l'allié le plus puissant de l'île et son seul fournisseur d'armes.

Les escales américaines de Tsai Ing-wen surviennent alors que la Chine et les États-Unis sont engagés dans une guerre commerciale, ce qui accentue encore l'irritation de Pékin contre Washington.

(Avec Yimou Lee; Danielle Rouquié pour le service français)