Crimes de guerre: L'ex-président du Kosovo plaide non coupable

CRIMES DE GUERRE: L'EX-PRÉSIDENT DU KOSOVO PLAIDE NON COUPABLE

par Stephanie van den Berg

LA HAYE (Reuters) - Le président démissionnaire du Kosovo Hashim Thaçi, placé en détention à La Haye après son inculpation par le tribunal spécial chargé des crimes de guerre commis au Kosovo, a comparu devant un juge pour la première fois ce lundi.

Accusé de crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés pendant l'insurrection de 1998-2000 menée par l'Armée de libération du Kosovo (UCK), dont il fut l'un des dirigeants, Hashim Thaçi a plaidé non coupable.

"Votre honneur, l'acte d'accusation est totalement dénué de fondement et je plaide non coupable", a-t-il déclaré, vêtu d'un costume bleu-gris et d'une cravate rose.

Son avocat, David Hooper, a dit qu'il réclamerait la libération de son client dans l'attente de son procès.

Agé de 52 ans, l'ancien combattant, qui fut le tout Premier ministre du Kosovo en 2008 et dirige depuis 2016 le pays, a annoncé jeudi dernier sa démission avec effet immédiat. Il a depuis été incarcéré dans la prison néerlandaise de Scheveningen, le même centre où son principal rival, le président serbe Slobodan Milosevic, est mort en détention en 2006 lors de son procès pour crimes de guerre présumés dans les Balkans.

Le président démissionnaire du Kosovo, qui est accusé par les Chambres spécialisées pour le Kosovo d'être responsable du meurtre de près de 100 civils pendant la guerre, risque une peine d'emprisonnement à vie.

Les Chambres spécialisées pour le Kosovo ont été mises en place en 2015 afin de juger de crimes de guerre présumés commis lors de la guerre de 1998-2000 entre les forces serbes et les forces séparatistes kosovares. La province du Kosovo a proclamé son indépendance de la Serbie en février 2008.

(version française Claude Chendjou, édité par Jean-Michel Bélot)