L'exécutif lance des travaux sur l'organisation des ports

Le gouvernement français veut soutenir l'économie de la mer en modifiant l'organisation des ports, en se montrant "intraitable" dans les négociations du Brexit et en développant l'usage du gaz naturel liquéfié (GNL), a déclaré mardi Edouard Philippe. /Photo prise le 25 octobre 2017/REUTERS/Benoit Tessier

PARIS (Reuters) - Le gouvernement français veut soutenir l'économie de la mer en modifiant l'organisation des ports, en se montrant "intraitable" dans les négociations du Brexit et en développant l'usage du gaz naturel liquéfié (GNL), a déclaré mardi Edouard Philippe.

Trois systèmes portuaires stratégiques doivent rester dans le giron de l'Etat - l'axe Le Havre-Rouen-Paris, Marseille et Dunkerque - a dit le Premier ministre, lors d'un discours aux Assises de l'économie de la mer, au Havre (Seine-Maritime).

Il a annoncé pour chacun des travaux sur la stratégie, la gouvernance ou le développement, qui doivent aboutir en 2018.

Pour assurer le développement d'autres ports de métropole, qu'il n'a pas nommés, l'Etat n'est peut-être pas le mieux placé et "l’échelon pertinent peut-être la région", a-t-il ajouté.

"Je souhaite que nous ouvrions rapidement une mission de concertation dans ce but, nous verrons alors ce qui est possible, ce qui est souhaitable au cas par cas", a-t-il dit.

Les ports de Bordeaux et de La Rochelle notamment sont dans le périmètre de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

Edouard Philippe a ajouté que la ministre des Transports, Elisabeth Borne, travaillerait sur la fiscalité du secteur, la simplification et la révision de règles, pour sécuriser les investisseurs et optimiser l’utilisation du domaine portuaire.

Concernant la pêche française, il a promis de "la défendre sans relâche dans le cadre de la négociation sur le Brexit".

"Le président de la République, moi-même, l’avons rappelé à Michel Barnier (le négociateur européen-NDLR), qui connaît par ailleurs très bien le sujet, et à son équipe de négociateurs : la France sera intraitable pour faire valoir nos antériorités de pêche conformément au droit international", a-t-il ajouté.

Les autorités britanniques assurent qu'elles retrouveront, en sortant de l'Union européenne, le droit de décider qui pourra pêcher à proximité de leurs côtes, une prétention disputée par les Européens qui y voient un point des futures négociations.

Edouard Philippe a par ailleurs salué la décision des armateurs Brittany Ferries et CMA CGM d'utiliser des navires propulsés au GNL, jugeant qu'"on doit faire de cette transition un élément différenciant sur le marché. Sur celui des transports et sur celui de l’offre portuaire".

Selon CMA CGM, le GNL permet de réduire de 25% l'émission de CO2 par rapport aux navires actuellement motorisés au fuel lourd, de 99% les émissions de soufre et de particules fines et de 85% celles d’oxyde d’azote.

"Nous adapterons la réglementation relative à ce carburant pour faciliter l’approvisionnement des navires dans les ports", a dit le Premier ministre, précisant avoir demandé à Bercy d'étudier la révision des modalités d’amortissement des investissements concernant l’achat de nouveaux navires ou de modes de propulsion.

"Nous voulons que les ports français s’équipent (...) en installations GNL, mais aussi, à quai, en capacités de branchement électrique des navires", a-t-il ajouté.

Quant aux éoliennes, les études préalables en vue des appels d’offres sur l’éolien flottant en Bretagne et en Méditerranée seront lancées l'an prochain, ainsi que les études environnementales et le débat public sur le projet de parc éolien au large d’Oléron, a dit le Premier ministre.

(Jean-Baptiste Vey)