L'Europe termine une séance contrastée en léger repli

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN BAISSE

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé jeudi en légère baisse une séance marquée par des signaux contradictoires avec un indicateur chinois guère rassurant mais des données sur la conjoncture aux Etats-Unis meilleures que prévu, dans un environnement toujours plombé par les tensions entre Pékin et Washington au sujet de Hong Kong et par des doutes sur la vigueur de la reprise de l'économie mondiale.

La Banque centrale européenne (BCE) s'est mise au diapason de cette journée mi-figue, mi-raisin en décrétant une pause dans ses annonces tout en réaffirmant sa volonté de demeurer accommodante aussi longtemps que nécessaire.

Dans ce climat incertain, les indices européens ont réduit leurs pertes en cours de séance sans parvenir à se hisser dans le vert.

Le scénario est similaire du côté de Wall Street, où le Dow Jones réduit ses pertes à l'heure de la clôture en Europe mais où le Nasdaq reste ancré dans le rouge.

À Paris, le CAC 40 a perdu 0,46% à 5.085,28 points. Le Footsie britannique a cédé 0,67% et le Dax allemand a abandonné 0,43%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,38%, le FTSEurofirst 300 de 0,4% et le Stoxx 600 de 0,47%.

Au lendemain d'une séance marquée par les espoirs dans la mise au point d'un vaccin contre le COVID-19, l'aversion pour le risque a fait son retour sur des nouvelles venues de Chine.

La deuxième économie du monde a bien renoué avec la croissance au deuxième trimestre (+3,2% sur un an) mais les ventes au détail ont accusé un recul inattendu qui suggère que la demande des consommateurs y reste faible.

VALEURS

Les indices sectoriels européens ont terminé en ordre dispersé avec des replis assez marqués pour la technologie (-0,92%) et la santé (-0,9%) mais des progressions pour les services aux collectivités (+0,73%) ou encore les télécoms (+0,47%).

Du côté des valeurs individuelles, le suisse Richemont a reculé de 4,6% après avoir fait face à des "perturbations sans précédent" provoquées par la pandémie de coronavirus lors du trimestre clos fin juin, ce qui a conduit à une chute de presque moitié de son chiffre d'affaires.

A Paris, Casino a cédé 4,37%, pénalisé par un abaissement de recommandation par Bryan Garnier, qui passe à la vente sur la valeur.

Contre la tendance, Alstom a pris 4,58% après avoir annoncé un chiffre d'affaires en baisse mais supérieur aux attentes au premier trimestre de son exercice 2020-2021 et indiqué que le projet de rachat des activités ferroviaires du canadien Bombardier était sur la bonne voie.

A WALL STREET

A New York, Morgan Stanley prend 2,71% après avoir fait état d'une progression de 45% de son bénéfice trimestriel, porté par la vigueur de son activité de trading obligataire, favorisée par la volatilité des marchés.

Bank of America perd en revanche 2,38% après l'annonce d'une chute de plus de 50% de son résultat net au deuxième trimestre, plombé par une provision de 4 milliards de dollars (3,5 milliards d'euros) pour créances douteuses liée à la pandémie de coronavirus.

TAUX/CHANGES

Sur le marché obligataire, le moindre appétit pour les actifs risqués se fait sentir avec une hausse des prix des emprunts d'Etat. Le rendement du Bund allemand a perdu près de trois points de base à -0,471% et son équivalent américain recule dans les mêmes proportions, autour de 0,607%.

PÉTROLE

Les prix du pétrole reculent au lendemain de la décision de l'Opep et de ses alliés d'assouplir à partir du mois prochain le pacte de baisse coordonnée de leur production de pétrole.

Le Brent de mer du Nord cède 0,2% à 43,70 dollars le baril et le brut américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 0,4% à 41,04 dollars. Ils avaient gagné plus de 2% mercredi à la faveur de la forte baisse annoncée des stocks de brut américain.

A SUIVRE VENDREDI:

Les chefs d'Etat et de gouvernement européens débattront vendredi et samedi, à l'occasion d'un Conseil européen, de la proposition de la Commission européenne d'un fonds de relance doté de 750 milliards d'euros et d'un budget commun porté à 1.100 milliards d'euros sur sept ans.

(édité par Bertrand Boucey)