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L'Europe repart à la baisse en l'absence de Wall Street

LES BOURSES EUROPÉENNES OUVRENT EN BAISSE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont ouvert en baisse lundi, les investisseurs profitant de l'absence de Wall Street et des gains de la semaine dernière pour prendre leur bénéfice alors que plusieurs rendez-vous de politique monétaire sont attendus dans les prochains jours.

À Paris, l'indice CAC 40 baisse de 0,37% à 6.078,16 points vers 9h10 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,17% et à Londres, le FTSE abandonne 0,26%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,33%, le FTSEurofirst 300 recule de 0,28% et le Stoxx 600 de 0,25%.

Vendredi, sous l'effet de statistiques encourageantes aux Etats-Unis et en Chine et de l'apaisement des tensions commerciales, le Stoxx 600 a inscrit un record en séance, le CAC 40 renouant pour sa part avec un plus haut depuis juillet 2007.

"Si vous ajoutez à cela des publications d'entreprises meilleures que prévu, cela crée un cocktail enivrant porteur pour les marchés boursiers", commente l'analyste Michael Hewson (CMC Markets).

"Avec les banques centrales qui semblent se contenter de maintenir leur politique monétaire accommodante, on a le sentiment qu'en dépit de certaines valorisations élevées, les marchés actions restent l'endroit où il faut être", ajoute-t-il.

Les marchés n'attendent en effet pas grand-chose de la part de la Banque du Japon, mardi, et de la Banque centrale européenne, jeudi. En revanche, la réunion de la Banque d'Angleterre à la fin du mois pourrait être plus intéressante, son gouverneur ayant laissé entendre que l'institut pourrait réduire son taux directeur si le ralentissement de l'économie britannique persistait.

En raison de la fermeture des marchés américains pour cause de Martin Luther King's Day, les volumes des échanges risquent d'être moins étoffés qu'à l'accoutumée ce lundi. Aucun indicateur majeur ne figure en outre à l'agenda de la journée, aussi bien aux Etats-Unis qu'en Europe.

VALEURS

Plusieurs avis d'analystes animent la cote parisienne par ailleurs fort calme: Legrand (-1,25%) accuse la plus forte baisse du CAC 40 après un abaissement de recommandation de Deutsche Bank à conserver.

M6 (-1,46%) et Lagardère (-2,15%) sont pénalisés par une dégradation de Goldman Sachs passé à "neutre" sur les deux titres.

La plus forte progression du Stoxx 600 revient à Qiagen qui prend 3,94% à la Francfort après des informations selon lesquelles le spécialiste des examens génétiques serait en discussion de son éventuel rachat avec une partie intéressée.

BAE Systems gagne 2,31% après avoir annoncé le rachat pour 2,2 milliards de dollars (1,98 milliard d'euros) de deux activités appartenant à United Technologies et à Raytheon, cette opération étant toutefois dépendante de la finalisation de la fusion entre les deux groupes américains.

EN ASIE

A la Bourse de Tokyo, le Nikkei a terminé en hausse de 0,18%, finissant à plus haut de 15 mois en clôture.

A Shanghai, le SSE Composite a pris 0,66% et le CSI 300, qui regroupe les principales capitalisations de Chine continentale, a gagné 0,75%.

A WALL STREET

Les trois indices de Wall Street ont terminé la séance de vendredi encore une fois sur des records de clôture. Le Dow Jones a gagné 0,17% à 29.348,1. Le S&P-500 a pris 0,39% à 3.329,62 et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a avancé de 0,34% à 9.388,94 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a pris 1,82%, le S&P-500 1,97% et le Nasdaq 2,3%, soit leurs plus fortes progressions hebdomadaires depuis la dernière semaine d'août 2019.

En Bourse, Alphabet, maison-mère de Google, a poursuivi sur sa lancée qui lui pour franchir à son tour la barre des 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière. Le titre a gagné 2,02%.

TAUX

Sur le marché obligataire européen, le rendement du Bund à dix ans est stable dans les premiers échanges, à -0,211%.

Le rendement des Treasuries à dix ans a gagné vendredi près de trois points de base, à 1,835%, soutenu par l'annonce de la forte progression des mises en chantier de logements aux Etats-Unis et de la hausse inattendue de la production manufacturière.

CHANGES

Sur le marché des changes, l'"indice dollar" est inchangé face à un panier de devises internationales dont l'euro qui se traite autour de 1,1085.

La livre sterling cède à nouveau du terrain contre le billet vert (-0,32%) après avoir déjà reculé de 0,52% vendredi, l'annonce d'une baisse inattendue des ventes au détail au Royaume-Uni venant soutenir le scénario d'une baisse de taux de la Banque d'Angleterre le 30 janvier.

PÉTROLE

Les cours du brut ont atteint leur plus haut niveau en plus d'une semaine lundi après le blocage par des alliés du maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, de l'activité de deux importants gisements pétroliers, menaçant de réduire fortement la production.

Les grandes puissances présentes dimanche à Berlin se sont prononcées en faveur d'un renforcement de l'embargo sur les armes imposé à la Libye dans l'espoir de parvenir à un cessez-le-feu durable.

Le baril de Brent gagne 0,79% à 65,36 dollars et celui du brut léger américain évolue à plus de 59 dollars (+0,63%).

(Laetitia Volga, édité par Patrick Vignal)