L'Europe renforce son arsenal juridique antiterroriste

STRASBOURG (Reuters) - Dix-sept pays membres du Conseil de l’Europe et l’Union européenne se sont engagés jeudi à s’armer juridiquement contre les nouvelles menaces terroristes. Un protocole additionnel à la Convention européenne pour la prévention du terrorisme signé à Riga (Lettonie) enjoint les signataires de criminaliser des actes tels que le recrutement et l'aide au départ d'apprentis djihadistes vers des pays étrangers, leur entraînement, le financement ou la propagande en faveur de telles opérations. Il érige également en infraction pénale la participation à un groupe ou une association à des fins de terrorisme. Si les premiers signataires du protocole additionnel, parmi lesquels la France, l’Allemagne, la Belgique, l’Italie ou le Royaume-Uni, se sont pour la plupart déjà dotés d’un arsenal juridique permettant de prévenir et de réprimer ces phénomènes, en plein essor dans le contexte de la guerre en Syrie, il n’en va pas de même pour tous les Etats. "La plupart des pays qui ont signé aujourd’hui sont déjà bien avancés dans ce domaine mais un pays tout seul ne pourra jamais régler le problème", a dit à Reuters Carlo Chiaromonte, chef de la division antiterrorisme au Conseil de l’Europe. "La France, qui fournit le plus de combattants étrangers en Syrie, a besoin de la collaboration des autres pays pour arrêter le flot de ceux qui partent à l’étranger", a-t-il ajouté. Le protocole prévoit également la création d’un réseau de contact entre les Etats membres pour l’échange rapide d’informations liées aux combattants terroristes étrangers. Son élaboration, lancée voici un an, répond à un résolution adoptée par le Conseil de sécurité des Nations unies en 2014 qui invitait les Etats à contrecarrer la constitution de foyers terroristes à l'étranger, comme l'Etat islamique et le Front al Nosra, une émanation d'al Qaïda, en Irak et en Syrie. Il entrera en vigueur après six ratifications. Ouverte à la signature en 2005, la convention pour la prévention du terrorisme elle-même n’a toutefois été ratifiée à ce jour que par 34 Etats. (Gilbert Reilhac, édité par Yves Clarisse)