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L'Europe redoute des coups d'éclat d'Al Qaïda

Selon le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme, Al Qaïda, soucieuse de ne pas se laisser éclipser par l'Etat islamique, pourrait vouloir prouver qu'elle reste une menace intacte en menant des attentats en Europe, aux Etats-Unis ou en Israël. /Photo d'archives/REUTERS/Yves Herman

BRUXELLES (Reuters) - Al Qaïda, soucieuse de ne pas se laisser éclipser par l'Etat islamique, pourrait vouloir prouver qu'elle reste une menace intacte en menant des attentats en Europe, aux Etats-Unis ou en Israël, a déclaré mercredi le coordinateur de l'Union européenne pour la lutte contre le terrorisme. "Il est possible qu'Al Qaïda veuille commettre des attentats pour montrer qu'elle reste pertinente, qu'elle est toujours dans la partie", a déclaré Gilles de Kerchove devant une commission du Parlement européen. Certains combattants du groupe fondé par Oussama Ben Laden ont quitté l'Afghanistan et le Pakistan pour se rendre en Syrie où ils ont intégré le groupe Khorasan, affilié à Al Qaïda, a ajouté Gilles de Kerchove. Les Etats-Unis ont bombardé des positions de ce groupe mardi en Syrie et sont en train de vérifier la nature des pertes infligées. Selon le coordinateur de la lutte antiterroriste européenne, plus de 3.000 Européens sont en Syrie, y ont été ou ont l'intention d'y aller pour combattre. Le risque est réel, dit-il, que certains en reviennent en voulant porter la violence en Europe. "Nous l'avons vu à Bruxelles avec le meurtre de quatre personnes au Musée juif. Cela lève leur niveau de tolérance à la violence à un tel niveau qu'il y a un risque que quand ils reviennent, tuer soit quelque chose de normal", a-t-il dit. Mehdi Nemmouche, Franco-Algérien de 29 ans arrêté le 30 mai à Marseille, est le principal suspect dans l'enquête sur la tuerie du Musée juif de Bruxelles qui a fait quatre morts le 24 mai. Il serait revenu de Syrie peu de temps auparavant. Par ailleurs, Gilles de Kerchove a estimé que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), organisation qui a lutté pendant près de 30 ans contre l'Etat turc pour réclamer l'autonomie du peuple kurde, avant d'engager des pourparlers de paix avec le gouvernement d'Ankara, pourrait voir son nom ôté de la liste des organisations terroristes, une fois achevé le processus de paix. (Avec Francesco Guarascio; Danielle Rouquié pour le service français)