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L'Europe marque une pause, sauf Madrid qui rebondit

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes évoluent en ordre dispersé et sur de faibles variations lundi dans la matinée, à l'exception de la Bourse de Madrid qui profite d'un sondage favorable aux anti-indépendantistes catalans en vue des prochaines élections régionales.

À Paris, l'indice CAC 40 est pratiquement inchangé (-0,02%) à 5.493,2 points vers 08h50 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,05% mais à Londres, le FTSE recule de 0,25% avec la hausse du livre sterling.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro prend 0,15%, le FTSEurofirst 300 cède 0,08% et le Stoxx 600 perd 0,07%.

A Madrid, l'Ibex 35 regagne 1,47% après sa baisse de 1,45% vendredi à la suite de la déclaration d'indépendance de la Catalogne et de la mise sous tutelle de la région par Madrid.

Le gouvernement central espagnol a convoqué des élections pour le 21 décembre. Un premier sondage, paru dimanche et réalisé par l'institut Sigma Dos entre lundi et jeudi, pronostique une courte victoire des partis anti-indépendantistes, avec 43,4% des voix contre 42,5% des voix aux partis indépendantistes, actuellement majoritaires au Parlement catalan.

La croissance économique de l'Espagne est par ailleurs ressortie conforme aux attentes, à 0,8% au troisième trimestre selon une première estimation.

Sur le marché obligataire, le rendement des obligations d'Etat espagnoles à 10 ans recule de sept points de base, à 1,515%, au plus bas depuis début septembre.

Les banques espagnoles figurent par ailleurs parmi les plus fortes hausses en Europe, à l'instar de Caixabank (+4,1%) et Banco de Sabadell (+3,46%). L'assureur Mapfre (+4,28%) signe la meilleure performance du Stoxx 600.

Aux autres valeurs en Europe, le britannique Kingfisher (+2,12%) profite d'un relèvement de recommandation de Goldman Sachs à l'achat.

Les fournisseurs européens d'Apple se distinguent alors que le géant à la pomme a évoqué des précommandes "hors normes" pour le nouvel iPhone X.

Le suisse AMS grimpe de 4,99%, l'allemand Dialog Semiconductor bondit de 5,38% et STMicroelectronics prend 3,01%, en tête du CAC 40.

Lanterne rouge du SBF 120, EDF se replie de 1,94% après avoir perdu jusqu'à plus de 3% dans les premiers échanges en réaction à l'abaissement de son objectif de production d'électricité d'originie nucléaire et de sa prévision d'Ebitda pour 2017.

HAUSSE DES RENDEMENTS OBLIGATAIRES EN CHINE

En Asie, la Bourse de Tokyo a clôturé sur une note stable (+0,01%) avant la décision de politique monétaire de la Banque du Japon mardi.

Les places boursières chinoises ont pour leur part terminé la séance dans le rouge, pénalisées par la hausse des rendements obligataires dans la crainte d'un renforcement par les autorités chinoises des mesures pour limiter l'endettement après la fin du 19e Congrès du PCC.

Le rendement des emprunts d'Etat chinois à 10 ans a grimpé jusqu'à 9,3 points de base pour atteindre un pic à 3,917%, un plus haut depuis la mi-octobre 2014.

L'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,77% et le Hang Seng à Hong Hong a cédé 0,36%.

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) avance néanmoins de 0,39%, tiré notamment par le secteur technologique après les résultats et annonces des géants du secteur à Wall Street.

La Bourse de New York a ainsi clôturé vendredi en nette hausse grâce à l'envol d'Intel, de Microsoft, d'Apple, d'Alphabet ou bien encore d'Amazon, qui a permis au Nasdaq de réaliser un gain de plus de 2% et sa meilleure performance depuis près d'un an.

La capitalisation boursière cumulée d'Amazon, Microsoft, Alphabet et Intel s'est accrue de près de 140 milliards de dollars (121 milliards d'euros) sur la seule séance de vendredi.

LE BRENT À PLUS DE 60 DOLLARS

Sur le marché des changes, l'euro repart de l'avant pour revenir autour de 1,1630 dollar après avoir été pénalisé par les annonces de la Banque centrale européenne (BCE) jeudi et l'approfondissement de la crise en Catalogne.

La devise unique pourrait trouver du soutien avec la publication, prévue mardi à 10h00 GMT, de la première estimation du PIB de la zone euro pour le troisième trimestre.

Parallèlement, le dollar recule de 0,3% face à un panier de devises de référence, pénalisé par les spéculations selon lesquelles Jerome Powell, l'actuel gouverneur de la Réserve fédérale (Fed), est donné favori pour la prochaine présidence de la banque centrale. Jerome Powell est perçu comme étant plus accommodant que son adversaire présumé pour le poste, l'économiste John Taylor.

Auparavant, le billet vert avait atteint un plus haut de trois mois après l'annonce, vendredi, d'une croissance plus forte que prévu aux Etats-Unis pour le troisième trimestre. Un statu quo sur les taux est par ailleurs attendu, mercredi, à l'issue de la réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale.

Le renchérissement du dollar ne pénalise pas le marché pétrolier puisque le baril de Brent évolue toujours à plus de 60 dollars, son plus haut niveau depuis juillet 2015. Le baril de brut léger américain (WTI) se traite pour sa part au-dessus des 54 dollars.

Les cours du pétrole sont dopés par le soutien de l'Arabie saoudite et de la Russie à une prolongation de neuf mois de l'accord d'encadrement de la production.

(édité par Véronique Tison)