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L'Europe finit en hausse, espoir d'une résolution du conflit Chine-US

par Juliette Rouillon

NEW YORK (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en hausse mercredi, prolongeant leur rally avec l'ensemble des marchés d'actions dans le monde, dans l'espoir d'assister bientôt à une résolution du conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine.

À Paris, l'indice CAC 40 a fini sur une progression de 0,35%, sa troisième hausse consécutive, à 5.074,27 points. Le Footsie britannique a pris 0,81% et le Dax allemand 0,37%.

L'indice EuroStoxx 50 a progressé de 0,36%, le FTSEurofirst 300 de 0,55% et le Stoxx 600 de 0,6%.

Le président américain a déclaré mardi qu'il pourrait repousser "un petit peu" l'échéance du 1er mars pour les discussions commerciales avec la Chine même s'il préférerait ne pas le faire et il a dit espérer rencontrer son homologue chinois, Xi Jinping, pour conclure formellement un accord.

Donald Trump et Xi Jinping devraient se rencontrer en mars, a déclaré mercredi le secrétaire adjoint américain à l'Agriculture.

"Il y a encore un degré d'incertitude mais au moins le discours montre qu'il ne refuse pas de bouger, ce qui fait que le marché a bien accueilli ses propos, à juste titre", juge Justin Onuekwusi, gérant chez Legal & General IM.

Autre élément de soutien: la présidente de la Réserve fédérale de Cleveland, Loretta Mester, a annoncé que la Fed allait établir des plans pour mettre un terme à la réduction de son bilan "lors de ses prochaines réunions", signalant ainsi une nouvelle étape vers une politique monétaire moins restrictive aux Etats-Unis après la pause dans les hausses de taux annoncée fin janvier.

Les investisseurs restent néanmoins préoccupés par la tendance au ralentissement de la croissance économique et des résultats d'entreprises.

Les analystes ont ramené leur prévision de croissance des résultats 2019 pour les sociétés cotées des pays développés d'environ 10% à seulement 5% alors que la saison de publications bat son plein en Europe et animé les marchés.

VALEURS

Ingenico (+10,48%) a signé une des plus fortes hausses du Stoxx 600, le marché ayant salué des perspectives jugées rassurantes du spécialiste des solutions de paiement, après un exercice 2018 laborieux.

Egalement à Paris, EDF a pris 1,80% après avoir atteint son plus haut niveau depuis trois mois en réaction une information de presse selon laquelle le gouvernement français envisage de racheter les parts des actionnaires minoritaires en préalable à une restructuration.

Osram Licht affiche la plus forte hausse du Stoxx 600, un gain de 14,32%. Le groupe allemand d'éclairage a annoncé discuter avec les fonds d'investissement Bain et Carlyle en vue d'une possible offre d'achat.

ABN Amro en revanche a chuté de 7,72%, plus net repli du Stoxx 600, l'augmentation des créances douteuses et un gros investissement dans l'amélioration des contrôles anti-blanchiment ayant grevé son bénéfice net au quatrième trimestre.

A WALL STREET

La Bourse de New York affichait une hausse d'environ 0,5% au moment de la clôture en Europe, soutenue par les propos encourageants de Donald Trump sur le commerce et par le ralentissement de l'inflation américaine, revenue en rythme annuel à son plus bas niveau depuis plus d'un an et demi, ce qui conforte la prudence de la Réserve fédérale sur les taux.

Exxon Mobil (+0,76%) et Chevron (+0,64%) figurent parmi les meilleures performances du Dow grâce à la hausse de près de 2% des cours du pétrole.

Dish Network perd 7,93% après avoir raté le consensus sur son bénéfice pour la première fois en cinq trimestre.

Activision Blizzard, qui a annoncé un bénéfice trimestriel très légèrement au-dessus des attentes, un nouveau plan de rachat d'actions et la suppression d'environ 800 emplois, gagne 4%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix à la consommation sont restés inchangés aux Etats-Unis en janvier pour le troisième mois consécutif et l'inflation en rythme annuel est revenue à son plus bas niveau depuis plus d'un an et demi, selon les statistiques américaines publiées mercredi.

Dans la zone euro, la production industrielle a baissé de 0,9% en décembre, plus que prévu, sous l'effet notamment d'un recul de la production de biens d'investissement.

Au Royaume-Uni, le taux annuel d'inflation a reculé à 1,8% le mois dernier après 2,1% en décembre, repassant sous l'objectif de la Banque d'Angleterre pour revenir à son plus bas niveau depuis janvier 2017.

CHANGES

Le dollar s'apprécie de 0,29% face à un panier de devises de référence, effaçant la majeure partie de ses pertes de la veille, un rebond qui s'appuie entre autres sur les chiffres des prix à la consommation aux Etats-Unis, dont la hausse hors énergie et alimentation s'est maintenue en janvier à 0,2%, comme sur les quatre mois précédents.

L'euro, de son côté, cède du terrain face au billet vert, revenant vers 1,1275 contre plus de 1,1340 en début de journée.

La livre sterling qui n'avait pas réagi dans la matinée aux chiffres de l'inflation au Royaume-Uni, recule face au dollar et monte face à l'euro.

Le dollar néo-zélandais et la couronne suédoise grimpent après les annonces des deux banques centrales. La Riksbank suédoise a laissé son taux directeur inchangé mais a confirmé envisager une hausse au deuxième semestre et la banque de Nouvelle Zélande a annoncé une position moins accommodante qu'attendu par les économistes de marché.

TAUX

Dans le contexte de regain de confiance sur le commerce et d'appétit pour le risque, les obligations souveraines américaines ont été délaissées et les rendements ont mécaniquement progressé. Ceux des Treasuries à 10 ans ont touché en séance un plus haut d'une semaine à 2,715% avant de revenir vers le seuil de 2,70%.

En Europe, l'annonce d'une baisse plus forte que prévu de la production industrielle en zone euro a brièvement poussé les rendements obligataires à la hausse. Mais le rendement du Bund à 10 ans a fini la journée en baisse, autour de 0,123%.

L'écart de rendement ("spread") entre les obligations à dix ans espagnoles et allemandes a augmenté légèrement, à plus de 110 points de base, après le rejet du projet de budget en Espagne.

PÉTROLE

Les cours du brut poursuivent leur mouvement de hausse à la faveur de l'annonce mardi par l'Opep d'une baisse de sa production de brut en janvier et de la crise politique et économique qui frappe le Venezuela.

Toutefois, une augmentation plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis a brièvement freiné le mouvement de hausse des cours.

A la clôture en Europe, le Brent se traitait à 63,50 dollars le baril, en hausse de 1,73%, et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) s'inscrit à plus de 54 dollars, en progression de 1,77%.

A SUIVRE JEUDI :

Parallèlement à une nouvelle salve de résultats en Europe, les intervenants seront attentifs à la première estimation de la croissance allemande au quatrième trimestre, attendue à 07h00 GMT, et à la deuxième estimation du PIB de la zone euro sur la même période, qui sera publiée à 10h00 GMT.

(Édité par Marc Angrand)