Publicité

L'Europe finit dans le rouge, l'euro grimpe malgré l'Espagne

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont baissé jeudi dans un climat très volatil, pénalisées par les tensions politiques croissantes en Espagne mais aussi par l'appréciation de l'euro face au dollar.

Les prises de bénéfices ont été alimentées par les déceptions des investisseurs concernant certaines publications de résultats de sociétés trimestriels, dont la saison bat son plein.

À Paris, l'indice CAC 40 a reculé de 15,52 points (-0,29)% à 5.368,29. À Francfort, le Dax a perdu 0,41% et à Londres, le FTSE a abandonné 0,26%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro a perdu 0,49%, le FTSEurofirst 300 0,65% et le Stoxx 600 0,63%.

L'indice Ibexde la Bourse de Madrid a reculé pour sa part de 0,74%.

Signe d'une certaine nervosité sur les marchés, l'indice Stoxx Europe mesurant la volatilité a pris plus de 12%.

TENSIONS EN ESPAGNE

Le gouvernement espagnol pourrait activer samedi l'article 155 de la Constitution, qui permettra de suspendre l'autonomie politique de la Catalogne, ont annoncé jeudi les services du président du gouvernement, Mariano Rajoy, à l'expiration du second ultimatum lancé par Madrid à Barcelone.

Rajoy avait enjoint au président de la Généralité de Catalogne, Carles Puigdemont, de renoncer formellement à une proclamation unilatérale d'indépendance. Dans sa réponse, le président du gouvernement autonome n'apporte pas de clarification sur ce point et ajoute que le Parlement régional pourrait voter une déclaration formelle d'indépendance si aucun dialogue ne s'engageait avec le gouvernement central.

Ces évolutions auraient pu faire reculer l'euro mais il grimpe au contraire de 0,5%, autour de 1,1845 dollar, les investisseurs accompagnant la baisse du rendement des Treasuries à 10 ans et anticipant l'annonce dans une semaine par la Banque centrale européenne (BCE) d'une réduction du volume de ses rachats d'actifs.

La journée a été marquée également par l'ouverture à Bruxelles d'un sommet européen au cours desquels chefs d'Etat et de gouvernement ont exprimé leur unité sur la négociation du Brexit et, pour certains d'entre eux, leur soutien à l'Espagne, confrontée à la délicate situation catalane.

Aux valeurs à Paris, Carrefour a gagné 3,42%, la plus forte hausse du CAC, après avoir confirmé ses prévisions annuelles en dépit d'un troisième trimestre dans le rouge en France.

Juste derrière, Pernod Ricard a pris 3,36% après un net rebond de sa croissance organique au premier trimestre de son exercice décalé 2017-2018.

LES FOURNISSEURS D'APPLE SOUFFRENT

La plus forte baisse du CAC et de l'Eurofirst 300 est pour Publicis qui a chuté de 6,58% après avoir fait état d'une croissance organique inférieure aux attentes pour le troisième trimestre.

Renault a perdu 1,91% après l'annonce par son partenaire Nissan qu'il suspendait la production de ses usines au Japon pour le marché japonais.

Nissan Motor a confirmé mercredi avoir fait appel à des techniciens non agréés pour certifier des véhicules jusqu'à la semaine dernière, malgré les manquements sur le contrôle qualité constatés dans ses usines japonaises début octobre.

Ailleurs en Europe, Dialog Semiconductor et AMS, deux fournisseurs d'Apple, ont perdu respectivement 2,98% et 4,57% après un article d'un quotidien taïwanais qui cite un fournisseur selon lequel le géant de la technologie aurait réduit d'environ 50% ses commandes d'iPhone 8 et d'iPhone 8 Plus pour novembre et décembre.

A Wall Street, l'action Apple recule de 2,64%.

Les deux plus forts replis du Stoxx 600 sont pour le britannique IWG (-33,21%), spécialiste des espaces de travail modulables, et l'allemand Kion (-13,02%), constructeur de chariots élévateurs et d'autres matériels d'entreposage, qui ont tous deux lancé des avertissements sur leurs résultats.

A New York, où le Dow Jones a clôturé mercredi au-dessus de 23.000 points pour la première fois, les indices de référence baissent modérément à l'heure de la clôture en Europe avec un repli plus marqué pour le Nasdaq, pénalisé par Apple mais aussi par eBay qui perd 1,61% après avoir dit tabler sur un bénéfice ajusté pour le trimestre en cours nettement inférieur aux prévisions des analystes.

(édité par Wilfrid Exbrayat)