Publicité

L'Europe finit en baisse, nervosité liée à la pandémie

LES BOURSES EUROPÉENNES TERMINENT EN BAISSE

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé dans le rouge vendredi, les inquiétudes liées à la pandémie de COVID-19, aux campagnes vaccinales, les interrogations sur le projet de relance de Joe Biden et de mauvais indicateurs américains plombant le sentiment de marché.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 1,22% à 5.611,69 points. Le Footsie britannique a perdu 0,97% et le Dax allemand a cédé 1,44%.

L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 1,15%, le FTSEurofirst 300 de 1% et le Stoxx 600 de 1,01%.

Les marchés européens ont creusé leurs pertes après que le groupe pharmaceutique américain Pfizer a annoncé vendredi un ralentissement temporaire de la production et des livraisons de ses vaccins afin de modifier le processus de façon à l'accélérer dans un second temps, ce qui a suscité l'inquiétude de nombreux Etats membres de l'Union européenne.

Le lancement des campagnes de vaccinations a été l'un des moteurs de la remontée des marchés mondiaux alors que la situation sanitaire continue de se dégrader.

En France, un couvre-feu dès 18h00 sera étendu samedi à tout le territoire pour au moins deux semaines, en Allemagne, Angela Merkel envisagerait de durcir les restrictions alors que le seuil des deux millions de cas a été franchi et la Chine a recensé le plus grand nombre de cas quotidiens en plus de 10 mois du fait d'une flambée épidémique dans le nord-est du pays où plus de 28 millions d'habitants ont été placés en confinement.

Aux Etats-Unis, Joe Biden a dévoilé jeudi soir un projet de plan de relance de 1.900 milliards de dollars (1.562 milliards d'euros), globalement conforme aux attentes, mais qui fait craindre une hausse des impôts pour le financer.

"J'ai le sentiment qu'après tout l'optimisme concernant les vaccins, la réalité d'un déploiement lent des vaccins pèse lourdement sur l'activité. Tant que nous n'aurons pas plus de garanties sur le plan médical, les marchés ne continueront pas à prospérer malgré le soutien financier en cours", a déclaré Juan Perez, trader chez Tempus.

VALEURS

Quasiment tous les grands secteurs de la cote européenne ont fini en baisse, les replis les plus marqués étant pour celui du pétrole et du gaz (-3,1%) et celui de l'automobile (-2,61%).

A Paris, ArcelorMittal, PSA et Renault ont perdu de 2,65% à 3,84%

Carrefour a cédé 2,87%, le gouvernement français ayant réaffirmé son opposition à un rachat du groupe par un acteur étranger, et Bouygues a reculé de 2,13% après la présentation du plan stratégique de sa branche de télécommunications.

A Francfort, BioNTech a perdu 2,2% en raison des inquiétudes sur la livraison de son vaccin avec Pfizer.

Siemens Energy a chuté de 6,27% après que General Electric a accusé l'une des filiales du concurrent allemand d'avoir utilisé des informations confidentielles volées pour remporter des contrats.

A la hausse, Valeo a pris 1,21% après des résultats préliminaires meilleurs qu'attendu pour le second semestre 2020.

A WALL STREET

Au moment de la clôture des marchés européens, le Dow Jones perdait 0,51%, le Standard & Poor's 500 0,63% et le Nasdaq Composite 0,49%.

J.P. Morgan, Citigroup et Wells Fargo lâchaient de 2,00% à 6,7% malgré la publication de bénéfice supérieur aux attentes au quatrième trimestre.

Exxon Mobil abandonnait 4,13% après une information du Wall Street Journal selon laquelle la SEC, l'autorité des marchés financiers aux Etats-Unis, a ouvert une enquête à la suite d'une plainte d'un salarié dénonçant la surévaluation faite par la compagnie pétrolière de l'un de ses plus importants actifs pétroliers et gaziers.

TAUX

Sur le marché obligataire, le rendement des Treasuries à dix ans perd plus de trois points de base à 1,0886% après la baisse de 0,7% des ventes au détail aux Etats-Unis en décembre, un signe supplémentaire de la perte de vitesse de l'économie américaine en fin d'année avec les nouvelles mesures visant à ralentir la propagation du COVID-19.

En Europe, le taux du BTP à dix ans repart à la baisse après avoir pris plus de cinq points la veille en raison des incertitudes politiques en Italie après le départ des ministres issus du parti de Matteo Renzi de la coalition au pouvoir.

Le président du Conseil, Giuseppe Conte, n'a pas l'intention de démissionner et s'adressera lundi au Parlement, a annoncé la présidence de la République, et sa déclaration sera suivie d'un vote de confiance.

CHANGES

Le dollar rebondit de 0,45% face aux autres grandes devises et l'euro revient sous 1,21 dollar pour la première fois en un mois.

La livre sterling baisse après l'estimation du produit intérieur brut (PIB) britannique pour novembre, en contraction pour la première fois depuis avril.

LES INDICATEURS DU JOUR

Outre les ventes au détail aux Etats-Unis, l'activité manufacturière dans la région de New York a chuté en janvier pour atteindre son plus bas niveau depuis juin et le moral des ménages américains s'est dégradé un peu plus qu'attendu en janvier.

PÉTROLE

Les cours pétroliers sont dans le rouge en raison des inquiétudes concernant le confinement de plusieurs villes chinoises et des retards de livraison sur le vaccin Pfizer-BioNTech.

Le Brent perd 2,32% à 55,11 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 2,17% à 52,41 dollars.

(Laetitia Volga, édité par Jean-Michel Bélot)