L'Europe entame le 2e trimestre dans le rouge, les techs pèsent encore

par Patrick Vignal

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes ont commencé mardi le deuxième trimestre sur une note baissière dans un contexte de marché toujours dominé par les tensions commerciales et les inquiétudes entourant les valeurs technologiques.

À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,72% à 5.130,11 points vers 08h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 1,3% et à Londres, le FTSE abandonne 0,75%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro recule de 0,86%, le FTSEurofirst 300 de 0,87% et le Stoxx 600 de 0,88%.

Signe de la nervosité sur les marchés d'actions, l'indice mesurant la volatilité implicite de l'EuroStoxx 50 grimpe de plus de 12%.Presque tous les compartiments sont dans le rouge au début de cette première séance du trimestre en Europe, au sortir du long week-end pascal, à l'exception notable du secteur du pétrole et gaz (+0,09%).

L'une des baisses les plus marquées affecte une fois de plus le secteur technologique, qui perd 1,52% après avoir souffert lundi à Wall Street avec un repli de 2,74% pour le Nasdaq composite.

A Paris, STMicroelectronics cède 2,89%, l'un des plus net replis du CAC 40.

La plus forte baisse de l'indice parisien et du Stoxx 600 est pour Sodexo, qui chute de 5,18% après des abaissements de recommandation dans le sillage d'un avertissement sur ses résultats en fin de semaine dernière.

L'une des rares hausses du CAC 40 est pour Total qui prend 1,03% après des déclarations optimistes de son PDG, Patrick Pouyanné, sur les perspectives du groupe pétrolier et un avis favorable de Barclays sur les majors pétrolières.

A la hausse également, EuropaCorp s'envole de 33,16%, de très loin la plus forte progression du CAC Mid & Small, sur des spéculations sur un rachat imminent de la société de production de Luc Besson par Netflix.

WALL STREET A CHUTÉ

Les marchés européens sont restés fermés vendredi et lundi mais Wall Street, fermée aussi vendredi, a repris dès lundi pour accuser une nouvelle séance de net repli. L'indice Dow Jones a perdu 1,9% et le Standard & Poor's 500 a lâché 2,23%.

Les deux grands facteurs à l'origine des difficultés de Wall Street et des autres marchés depuis plusieurs semaines n'ont pas disparu avec le changement de trimestre: les géants de la technologie perdent de leur superbe et rien ne semble enrayer l'escalade entre Américains et Chinois sur le terrain commercial.

L'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis a déclaré mardi que si Washington imposait de nouveaux droits de douane sur les marchandises chinoises, Pékin prendrait des contre-mesures d'intensité comparable.

La Chine a d'ores et déjà instauré des droits de douane supplémentaires pouvant atteindre 25% sur 128 produits américains, en riposte à la décision des Etats-Unis de taxer leurs importations d'aluminium et d'acier.

En parallèle, les Etats-Unis sont sur le point d'imposer des droits de douane sur plus de 50 milliards de dollars de marchandises chinoises.

Au cours du week-end, Donald Trump a par ailleurs renouvelé ses attaques contre Amazon, qu'il accuse de bénéficier de tarifs trop avantageux de la part des services postaux américains et de ne pas payer assez d'impôts. Le titre du géant du commerce en ligne a chuté lundi de 5,2%.

En Asie, le repli a été toutefois moindre, en partie grâce à la hausse des contrats à terme sur les indices américains qui suggèrent un rebond ce mardi à Wall Street.

Restée ouverte aussi bien vendredi que lundi, la Bourse de Tokyo a reculé mardi de 0,45%, après avoir perdu jusqu'à 1,6% en début de séance. L'indice composite de la Bourse de Shanghai a perdu 0,8% et l'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) est pratiquement inchangé.

LE DOLLAR RECULE ENCORE

Sur le marché des changes, le dollar recule encore face à un panier de référence, toujours pénalisé par les tensions commerciales. Les cambistes seront attentifs à la publication, vendredi, du rapport mensuel sur l'emploi américain et à sa composante sur l'évolution du salaire horaire moyen.

Les craintes inflationnistes se sont largement apaisées sur le marché, comme en témoigne la baisse du rendement des Treasuries à 10 ans, retombé à 2,75% contre un pic à 2,957% atteint fin février.

En Europe, le rendement du Bund allemand à 10 ans progresse mardi autour de 0,51%, mais reste proche d'un plus bas depuis le début de l'année.

La confirmation d'un indice PMI manufacturier à 56,6 en zone euro pour le mois de mars n'a guère fait réagir le marché obligataire et l'euro, qui progresse légèrement face au dollar à 1,2320.

Les investisseurs avaient déjà pris connaissance avant l'ouverture du marché d'un repli inattendu des ventes au détail en Allemagne, qui ont reculé de 0,7% en février alors qu'elles étaient attendues en hausse de 0,6%.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut reprennent des couleurs après avoir chuté lundi en raison notamment d'une hausse de la production russe le mois dernier. Le baril de Brent évolue sous le seuil des 68 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)