L'Europe en ordre dispersée, les actifs italiens délaissés

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - A l'exception du Footsie à Londres, les principales Bourses européennes évoluent en baisse vendredi à mi-séance, toujours pénalisées par le renchérissement de l'euro en cette dernière journée de cotation de 2017.

Les actifs italiens, actions comme obligations, sont par ailleurs délaissés sur fond de craintes concernant la situation politique et économique du pays.

À Paris, le CAC 40 perd 0,22% à 5.327,82 vers 12h30 GMT et s'achemine vers un gain de 9,5% cette année.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 abandonne 0,12%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro cède 0,32% et le Stoxx 600 recule de 0,09%.

À Francfort, le Dax, dont la clôture sera anticipée, recule de 0,32% tandis qu'à Londres, le FTSE a clôturé en hausse de 0,85%, terminant ainsi l'année 2017 sur un plus haut historique.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en légère progression de 0,3% pour le Nasdaq, de 0,25% pour le Dow Jones et de 0,35% pour le S&P-500.

Depuis le début d'année, le Stoxx 600 a pris 7,7% et le S&P 500 a gagné 20%, tous deux étant en passe d'inscrire leur plus forte progression annuelle depuis 2013.

L'année 2017 aura été un très bon cru pour l'ensemble des marchés actions mondiaux, soutenus entre autres par les résultats d'entreprises et un contexte économique favorable.

"La question clé pour les perspectives est de savoir si la faiblesse de l'inflation des prix et des salaires va continuer, incitant ainsi les banques centrales à rester encore assez accommodantes en termes de politique monétaire", a déclaré Craig James, économiste en chef chez CommSec, qui fait observer que sur les 73 bourses qu'il suit à l'échelle mondiale, 64 ont enregistré des gains en monnaie locale.

DES ÉLECTIONS EN MARS EN ITALIE

Sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d'Etat italiens à dix ans a nettement progressé en réaction à la dissolution du Parlement jeudi et à la fixation de la date des prochaines élections en Italie au 4 mars 2018.

Le scrutin attendu dans la troisième économie de la zone euro pourrait déboucher sur un nouveau Parlement sans majorité, ce qui pourrait créer une instabilité et d'éventuelles turbulences sur les marchés financiers.

Le rendement des BTP italiens à 10 ans gagne environ quatre points de base, à 1,985%, évoluant à un sommet de deux mois. De ce fait, l'écart de rendement avec le Bund allemand s'élargit pour atteindre un plus haut depuis fin octobre, à 156 points de base.

L'indice FTSE MIB à Milan cède 0,74% pour retomber à un plus bas depuis la mi-septembre.

"Même si le risque d'un gouvernement anti-européen n'est pas aussi important qu'il y a 12 mois, les spreads pourraient encore s'élargir à mesure que le jour du scrutin approche", souligne Martin van Vliet, analyste chez ING.

Du côté des indicateurs économiques, les investisseurs européens surveilleront une première estimation de l'inflation en Allemagne au mois de décembre (13h00 GMT).

Sur le marché des changes, le dollar perd 0,34% en séance, tombant ainsi à un plus bas de trois mois face à un panier de six autres devises de référence. L'euro gagne dans le même temps 0,4% et se rapproche de la barre de 1,20 dollar, qu'il n'a pas franchie depuis le 22 septembre.

L'indice dollar est en route pour boucler l'année sur une baisse avoisinant les 10%, sa pire performance en 14 ans.

La baisse du dollar a contribué à la progression des cours des métaux industriels, également soutenus par la reprise du commerce mondial et la forte demande chinoise.

Les valeurs liées aux ressources de base signent encore la meilleure performance en Europe, avec un gain de 1,14%.

Difficile de mettre en lumière une valeur individuelle alors que les volumes d'échanges sont très limités et que les investisseurs, encore présents à quelques jours du Nouvel An, se gardent de prendre des positions.

A Paris, Maisons du Monde parvient néanmoins à sortir du lot grâce à un changement d'objectif de cours des analystes de Berenberg à 47,50 euros contre 45 euros, avec une recommandation confirmée à "achat". Le titre prend la tête du SBF 120 et avance de 3,42%.

(avec Marc Jones et Wayne Cole, édité par Blandine Hénault)