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L'Europe, en hausse, récupère d'un retour de congé difficile

par Wilfrid Exbrayat

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont en légère hausse vendredi en ouverture après un retour du 1er mai difficile la veille sous l'effet des annonces faites mercredi par la Réserve fédérale, d'indices PMI manufacturiers sans surprise et de résultats d'entreprises mitigés.

À Paris, l'indice CAC 40 prend 0,1% à 5.544,39 points en matinée. À Francfort, le Dax avance de 0,14% et à Londres, le FTSE progresse de 0,24%.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro gagne 0,25%, le FTSEurofirst 300 0,16% et le Stoxx 600 0,14%.

La journée est rythmée par les résultats d'entreprise en Europe, qui tombent en masse alors qu'au contraire la "saison" aux Etats-Unis approche de son terme, et par quelques indicateurs économiques très suivis.

Les marchés prendront connaissance à 09h00 GMT de la première estimation de l'inflation en zone euro en avril.

Mais la statistique du jour sera sans doute, comme à l'accoutumée, celle de l'emploi aux Etats-Unis en avril, publiée à 12h30 GMT.

Elle sera examinée à la lumière des déclarations du président de la Réserve fédérale Jerome Powell.

Ce dernier a dit mercredi qu'il n'avait aucun motif sérieux de modifier sa politique monétaire pour le moment et que l'inflation fléchissait sans doute en raison de facteurs transitoires, douchant ainsi les espoirs d'une baisse des taux d'ici la fin de l'année.

Les traders sur le marché des futures de taux évaluent dorénavant à 54% la probabilité d'une baisse des taux américains d'ici décembre, alors qu'elle était de 64% avant les annonces de la banque centrale, selon le baromètre FedWatch de CME Group.

Au vu de l'accent mis sur l'inflation par la banque centrale, le prochain catalyseur du marché sera la statistique d'inflation du 10 mai.

Mark Carney, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a enfoncé le clou le lendemain en déclarant que les investisseurs sous-estimaient la capacité de la banque centrale à durcir les conditions monétaires en fonction de l'évolution des discussions sur le Brexit après que le comité de politique monétaire de l'institution a observé le statu quo.

VALEURS

Société Générale est en tête des hausses du CAC 40 avec un gain de 2,08%. La banque a fait état vendredi de résultats marqués au premier trimestre par un renforcement des fonds propres mais ses activités de marché en cours de restructuration souffrent toujours.

Elle aide l'indice des bancaires à être en tête des hausses sectorielles avec un gain de 0,68%.

Axa arrive en deuxième position du CAC avec une hausse de 1,55%. L'assureur a profité au premier trimestre de ses activités d'assurance dommages aux entreprises et de l'assurance santé pour dégager un chiffre d'affaires supérieur aux attentes du marché.

Avec un gain de 7,21%, Adidas est la deuxième plus forte hausse de l'indice Stoxx 600. L'équipementier sportif a dégagé un bénéfice supérieur au consensus au premier trimestre et fait état d'un ralentissement moins prononcé que prévu de la croissance de ses ventes, malgré des problèmes déjà signalés dans sa chaîne d'approvisionnement en Amérique du Nord et un recul en Europe.

Bonne hausse également (+2,4%) pour HSBC Holdings qui a publié vendredi un bénéfice du premier trimestre supérieur aux attentes, gonflé par le dynamisme de ses activités en Asie, et une réduction de ses coûts, liée en partie à l'absence de frais juridiques contrairement à l'an passé.

A l'inverse Air France-KLM lâche 3,7%, ayant annoncé vendredi des pertes au premier trimestre, pénalisé par la hausse du prix du kérosène et par le recul de sa recette unitaire, lié aux surcapacités actuelles du transport aérien.

La plus forte perte du Stoxx 600 revient à Freenet (-7,16%), le FAI allemand ayant été déclassé à "vendre" par UBS.

EN ASIE

L'indice MSCI regroupant les valeurs d'Asie et du Pacifique (hors Japon) gagne 0,1%.

La tendance a été sans relief, avec une Bourse de Tokyo et les places financières chinoises fermées pour cause de jours fériés, et les volumes y étaient donc peu étoffés.

Les places chinoises rouvriront lundi et la Bourse de Tokyo mardi.

La Bourse de Séoul a terminé en baisse de 0,57%.

A WALL STREET

Wall Street a fini en repli jeudi, affectée comme la veille par les annonces de la Réserve fédérale, ainsi que par la baisse des valeurs liées à l'énergie dans le sillage des cours du pétrole.

L'indice Dow Jones a perdu 122,35 points, soit 0,46%, à 26.307,79. Le S&P-500, plus large, a cédé 6,21 points, soit 0,21%, à 2.917,52. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 12,87 points (-0,16%) à 8.036,77 points.

TAUX

Le Bund à 10 ans voit son rendement prendre 2 points de base à 0,0450%, poursuivant sur sa lancée de la veille, à l'instar de son homologue américain, influencés tous deux par les retombées des déclarations du président de la Réserve fédérale.

Le 10 ans italien est en hausse de 1,1 point de base à 2,563% mais il paraît bien parti pour enregistrer sa plus forte perte hebdomadaire en six semaines, tandis que l'équivalent espagnol est stable à 1,0%, après avoir touché jeudi un plus bas depuis fin 2016 de 0,97%.

Le marché est soulagé que Standard & Poor's n'ait pas modifié la note de l'Italie vendredi dernier et que les élections législatives espagnoles n'aient pas provoqué de bouleversement de l'échiquier politique.

CHANGES

Le dollar, qui s'est apprécié jeudi face à un panier de devises de référence, progresse encore un peu en matinée, de 0,07% à 97,903.

Les traders ne pariant plus autant sur une baisse des taux d'ici la fin de l'année depuis les déclarations du président de la Fed Jerome Powell de mercredi.

La livre sterling recule de 0,12% à 1,3019 dollar, après avoir déjà perdu du terrain la veille après que la Banque d'Angleterre (BoE) a laissé ses taux inchangés et relevé sa prévision de croissance, tout en avertissant que le Brexit rendait les données économiques plus difficiles à interpréter.

PÉTROLE

Les cours restent en baisse, poursuivant leur tendance de la veille et devraient enregistrer une perte sur l'ensemble de la semaine en raison d'une production américaine qui accumule les records et des anticipations d'une hausse de la production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep).

La production américaine a atteint le record de 12,3 millions de barils par jour (bpj) la semaine dernière, tandis que les exportations pétrolières des Etats-Unis ont pour la première fois dépassé les trois millions de bpj cette année, suivant des chiffres de l'Energy Information Administration (EIA).

Le Brent perd autour de 0,4% à 70,5 dollars le baril et le WTI texan est en recul de 0,1% environ à 61,7 dollars le baril. Les deux contrats ont perdu près de 3% jeudi.

(Edité par Marc Joanny)