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L'Europe dans le désordre avec les minières et l'euro

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes évoluent peu et en ordre dispersé à mi-séance jeudi, tiraillées entre la progression des valeurs minières et la hausse de la monnaie unique qui freine les actions de la zone euro alors qu'aucune actualité ne vient animer les marchés en cette fin d'année.

À Paris, le CAC 40 se replie de 0,07% vers 12h30 GMT. À Francfort, le Dax recule de 0,14%. L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,06%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro perd 0,24% et le Stoxx 600 cède 0,03%.

Avec la hausse des valeurs minières, la Bourse de Londres fait de nouveau exception en évoluant en territoire positif : le Footsie 100 progresse de 0,12%.

D'après les futures sur indices new-yorkais, Wall Street devrait gagner à l'ouverture entre 0,1% pour le S&P et le Dow Jones et 0,3% pour le Nasdaq.

Le fait saillant de la séance, marquée en outre pour l'accalmie traditionnelle de fin d'année, est la hausse de l'euro qui a touché un plus haut d'un mois à 1,1946 dollar avant de revenir autour de 1,1930.

La monnaie unique européenne profite du repli du dollar qui cède 0,3% face à un panier de six devises de référence, à un plus bas de quatre semaines.

Le billet vert a souffert de la baisse du rendement des Treasuries à 10 ans, qui a accusé mercredi son plus fort repli en une séance en près de quatre mois. Il évolue jeudi autour de 2,437% après être tombé jusqu'à 2,40%.

"L'aplatissement de la courbe des taux aux Etats-Unis traduit le fait que le marché n'est pas très enthousiaste concernant les perspectives de croissance pour 2018, en dépit de l'adoption de la réforme fiscale", indique Derek Halpenny, stratège chez MUFG à Londres.

Le dollar avait progressé sur la première quinzaine de décembre, soutenu par les anticipations d'un relèvement des taux d'intérêt de la Réserve fédérale et la perspective de l'adoption par le Congrès américain de la réforme fiscale promise aux marchés par Donald Trump. Le rendement des Treasuries à 10 ans était quant à lui remonté à plus de 2,5%.

LES RESSOURCES DE BASE SE DISTINGUENT ENCORE

Du côté des marchés actions, peu de valeurs se distinguent et les volumes d'échanges du Stoxx 600 avoisinent les 18% de leur moyenne journalière des trois derniers mois.

Le compartiment des ressources de base poursuit sa progression et gagne 0,45%, la plus forte hausse sectorielle en Europe, toujours soutenu par la hausse des cours des métaux à la faveur des anticipations d'une demande forte en cuivre de la part de la Chine en 2018.

Le cours du cuivre prend 0,3% et celui du zinc gagne 0,34%.

"Depuis le début d'année, le cuivre a progressé de 25%, ce qui pourrait laisser présager que 2018 sera une très bonne année," font observer des analystes de London Capital Group, en rappelant que le cuivre est considéré comme un baromètre clé de la croissance économique mondiale.

Les groupes miniers comme Rio Tinto, Glencore, BHP Billiton et Anglo American prennent autour de 1%.

Banco BPM grimpe de 2,99%, deuxième plus forte progression du Stoxx, après avoir fait savoir mercredi que son taux de fonds propres dépassait les exigences réglementaires de la Banque centrale européenne (BCE) pour 2018.

A Paris, le titre AccorHotels se place parmi les plus fortes hausse du CAC 40 et prend 1,38%. Le numéro un européen de l'hôtellerie a annoncé mercredi être en négociation avec un groupe d'investisseurs français et internationaux en vue de la cession d'une partie du capital son pôle immobilier AccorInvest.

Lanterne rouge du CAC 40, Airbus (-1,15%) est pénalisé par la remontée de l'euro face au dollar.

Sur le marché pétrolier, les cours du brut se stabilisent, proches de leur plus niveaux de deux ans et demi.

(Avec Sujata Rao et Jemima Kelly, édité par Blandine Hénault)