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L'Europe clôture dans le rouge après une semaine agitée par les tensions commerciales

par Blandine Henault

PARIS (Reuters) - Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi au terme d'une semaine marquée par une forte nervosité des investisseurs, inquiets des échanges de menaces commerciales entre les Etats-Unis et la Chine mais conservant néanmoins l'espoir de négociations entre les deux premières puissances économiques mondiales.

À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,35% à 5.258,24 points. Le Footsie britannique a cédé 0,22% et le Dax allemand a reculé de 0,52%.

L'indice EuroStoxx 50 a lâché 0,64%, le FTSEurofirst 300 a perdu 0,55% et le Stoxx 600 s'est replié de 0,35%.

L'attention des investisseurs reste monopolisée par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, qui ne cessent de se menacer mutuellement de nouveaux droits de douane.

Donald Trump a surenchéri jeudi soir dans le conflit avec Pékin, en annonçant un projet de droits de douane supplémentaires sur les produits chinois représentant 100 milliards de dollars d'échanges commerciaux.

Cette mesure est présentée comme une réponse "aux représailles injustes" de Pékin après l'imposition d'une première série de tarifs douaniers américains. Mais elle pourrait entraîner une nouvelle riposte de la part de la Chine.

Toute la semaine, les marchés ont été très réactifs aux annonces sur la question commerciale - certains évoquant une surréaction - ce qui a entraîné des mouvements très erratiques sur les places boursières.

Les investisseurs restent attentifs à toute déclaration évoquant d'éventuelles négociations et les derniers propos du principal conseiller économique de la Maison-Blanche, Larry Kudlow, évoquant des discussions en cours avec Pékin ont d'ailleurs brièvement freiné le repli des indices européens vendredi en fin de séance.

Le Stoxx 600 affiche un gain hebdomadaire de 0,92% et à Wall Street, le S&P se dirige vers une quasi-stabilité sur la semaine malgré le net repli accusé vendredi (-1,15% à la clôture des marchés en Europe).

FAIBLES CRÉATIONS D'EMPLOIS AUX ÉTATS-UNIS

Outre la question commerciale, la Bourse de New York est pénalisée par un rapport sur l'emploi américain moins bon que prévu, avec seulement 103.000 créations de postes annoncées pour le mois dernier contre 193.000 attendues. Le salaire horaire moyen est ressorti à 2,7% sur un an, conformément aux attentes.

Ces chiffres, qui freinent les anticipations d'une accélération du resserrement monétaire aux Etats-Unis, ont aussi eu pour effet de faire baisser le dollar et les rendements obligataires.

Le billet vert recule de 0,31% face à un panier de devises de référence et le rendement des Treasuries à 10 ans revient à 2,7844%, en baisse de près de cinq points de base.

La thématique de l'inflation et du resserrement monétaire outre-Atlantique se poursuivra la semaine prochaine avec l'annonce, mercredi, des prix à la consommation aux Etats-Unis qui interviendra le même jour que la publication du compte-rendu de la réunion monétaire de mars de la Réserve fédérale (Fed).

Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, doit par ailleurs s'exprimer ce vendredi à 17h30 GMT devant l'Economic Club de Chicago.

LES 'UTILITIES' PROFITENT DE LA BAISSE DES TAUX

En Europe, le regain de tensions commerciales a défavorisé les secteurs les plus exposés au commerce international comme l'automobile (-1,69%) et les ressources de base (-1,61%).

Les valeurs minières comme Rio Tinto (-2,34%) et Glencore (-2,11%) ont reculé dans le sillage de la baisse des cours du cuivre (-0,65%).

Les cours du brut évoluent également en baisse, le baril de Brent retombant sous le seuil de 68 dollars.

A contrario, le repli des rendements des obligations souveraines a favorisé le secteur, structurellement endetté, des services aux collectivités (+0,48%) qui a signé la plus forte hausse en Europe.

A Paris, Veolia (+0,89%) a affiché la plus forte progression du CAC 40. De son côté, Suez a gagné 1,62%, porté également par un commentaire favorable du bureau d'études Raymond James.

En tête du Stoxx 600, Telecom Italia a grimpé de 6,94% au lendemain de l'annonce d'un projet d'entrée au capital de la CDP, l'établissement public italien, qui compte progressivement acquérir jusqu'à 5% du capital de l'opérateur télécoms.

(Édité par Bertrand Boucey)