Publicité

L'Europe boursière recule prudemment avant des indicateurs clés

par Laetitia Volga

PARIS (Reuters) - Les principales Bourses européennes sont en baisse mardi, plombées par un indicateur chinois inférieur aux attentes et la prudence des investisseurs avant plusieurs statistiques majeures sur l'évolution de l'économie en zone euro depuis le début d'année.

À Paris, l'indice CAC 40 recule de 0,39% à 5.559,01 points vers 8h15 GMT. Le Dax cède 0,14% à Francfort et le FTSE 0,08% à Londres.

L'indice EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 0,23%, le FTSEurofirst 300 lâche 0,10% et le Stoxx 600 recule de 0,13%.

La journée est riche en indicateurs européens avec notamment la première estimation de la croissance du PIB en zone euro au premier trimestre, à 9h00 GMT, ainsi que la première estimation de l'inflation allemande en avril à 12h00 GMT.

Les investisseurs ont déjà pris connaissance de la croissance espagnole, qui a enregistré une hausse plus forte que prévu à +0,7%, sa meilleure performance depuis la fin 2017.

Les nouvelles en provenance de Chine n'ont en revanche pas de quoi rassurer des investisseurs préoccupés par le ralentissement de la deuxième économie mondiale : l'activité dans le secteur manufacturier a certes progressé pour un deuxième mois consécutif en avril mais à un rythme plus faible qu'attendu, le signe que le pays peine à marquer un rebond prolongé malgré un éventail de mesures de soutien engagées par Pékin depuis l'année dernière.

Le Federal Open Market Committee (FOMC), le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale, se réunit ce mardi et mercredi et, avec les incertitudes qui planent sur la trajectoire de l'économie américaine, il est pratiquement acquis qu'il ne modifiera pas les taux d'intérêt. Les dernières statistiques en date envoient en effet des signaux contradictoires avec une croissance économique robuste mais une faible inflation.

VALEURS

Orange recule de 2,54% et signe la plus forte baisse du SBF 120, lui-même en repli de 0,38%. Le début d'année de l'opérateur télécoms a été marqué par le premier recul en deux ans de ses revenus en France, son principal marché. Les concurrents Altice Europe, Iliad et Bouygues en sont également pénalisés; ils perdent entre 3,35% et 0,60%.

A la Bourse de Francfort, Lufthansa (-1,40%) accuse la plus forte baisse du Dax après avoir creusé ses pertes au premier trimestre. A l'inverse, Beiersdorf, le fabricant entre autres des crèmes Nivea, gagne 3,44% après des résultats bien accueillis.

Le fabricant autrichien de puces AMS s'envole de 20,16% à Zurich et prend la tête du Stoxx 600 après avoir annoncé un bénéfice d'exploitation supérieur aux attentes et présenté des perspectives trimestrielles optimistes.

Cette progression permet au secteur technologique de grappiller 0,11%, en dépit du chiffre d'affaires inférieur aux attentes d'Alphabet, la maison mère de Google, qui reculait mardi soir de 4% dans les échanges d'après-Bourse à Wall Street.

La Bourse de Londres est pénalisée par Glencore, qui abandonne 2,53% en raison de la baisse de sa production de cuivre au premier trimestre. Le groupe minier plombe le secteur des matières premières en repli de 1,34%.

Standard Chartered prend 4,03%, la banque britannique ayant annoncé une hausse de son bénéfice trimestriel et un programme de rachat d'actions, le premier en 20 ans, d'un milliard de dollars.

WALL STREET

La Bourse de New York a fini lundi sur une hausse modeste mais suffisante pour permettre au S&P-500 et au Nasdaq Composite de battre leurs records.

L'indice Dow Jones a gagné 0,04%, le S&P-500 a pris 0,11% à 2.943,03, avec un plus haut en séance à 2.949,52 points, soit mieux que son précédent record à 2.940,91 établi en séance le 21 septembre 2018.

Le Nasdaq Composite a avancé de 0,19% à 8.161,85 points, lui aussi au-dessus de son précédent record signé au cours de la séance de jeudi dernier.

Une augmentation plus forte que prévu des dépenses de consommation aux Etats-Unis au mois de mars a porté la tendance dans un climat toujours marqué par l'espoir d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et par la promesse de la Réserve fédérale de demeurer accommodante.

EN ASIE

Au Japon, la Bourse de Tokyo est fermée toute la semaine. Le pays se prépare à l'abdication de l'empereur Akihito, une première depuis 1817, lors d'une cérémonie organisée mardi au palais impérial.

Le CSI 300 chinois a fini en hausse de 0,33% et l'indice de la Bourse de Shanghai a pris 0,52% malgré les chiffres décevants de l'activité manufacturière, les analystes estimant que les craintes sur l'économie chinoise ont été largement intégrées dans les cours lors de la forte correction la semaine dernière, qui a vu l'indice CSI 300 perdre 5,6%.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar évolue en léger repli face à un panier de monnaies de référence et l'euro est stable autour de 1,119 dollar avant une nouvelle batterie de statistiques.

TAUX

Le rendement du 10 ans américain recule d'environ deux points de base à 2,513% après avoir été soutenu la veille par l'annonce d'une forte progression des dépenses des ménages aux Etats-Unis, ce qui lui avait permis de monter au-dessus de 2,54.

En Europe, le dix ans allemand repasse de peu en territoire positif (+0,01%) et le rendement de l'OAT de même échéance est presque stable alors que la croissance de l'économie française a continué d'évoluer au même rythme que les deux trimestres précédents (+0,3%) sur les trois premiers mois de 2019.

PÉTROLE

Les cours du brut sont en hausse en réaction aux déclarations de Khalid al Falih, le ministre saoudien de l'Energie, qui a fait savoir que l'accord entre les pays producteurs sur l'encadrement de la production de brut pourrait être prolongé au-delà de juin.

Le baril du Brent monte au-dessus de 72 dollars et celui du brut léger américain prend 0,4% à 63,70 dollars.

(Édité par Véronique Tison)